Avec l’arrêt définitif de sa production annoncé par Funai, le dernier mohican à produire des magnétoscopes sous la marque Sanyo, c’est un page de la vidéo domestique qui se referme. Et on mesure aujourd’hui combien cet appareil a révolutionné la vidéo.
Les plus jeunes d’entre nous le voit comme une survivance complètement dépassée à l’heure des lecteurs DVD, des lecteurs Blu-ray ou encore du téléchargement et de la VOD. Mais l’arrivée du magnétoscope dans nos foyers a marqué une véritable révolution à son époque. Enfin on pouvait regarder les films à sa guise, au moment où on le souhaitait, faire une pause puis reprendre le fil de sa vidéo, faire un retour rapide pour revoir une scène. Sans oublier l’enregistrement vidéo, innovation majeure pour l’époque, surtout qu’il pouvait être programmé, chose encore inimaginable quelques années auparavant. Après un affrontement technique entre la Betamax de Sony et la VHS de JVC, c’est cette dernière technologie qui s’est imposée avant de se répandre dans tous les foyers.
Avec le magnétoscope est arrivé le marché de la vidéo grand public. Le vidéoclub s’installait dans nos villes. Louer une ou plusieurs cassettes pour se faire une séance ou un marathon ciné le weekend en famille ou avec des amis devient commun. Des chaines de magasins comme Blockbuster aux USA ou Videofutur chez nous voient le jour. L’enregistrement d’un match de football, d’une émission ou d’une série devient un autre geste banal. Les magnétoscopes se vendent par palettes (15 millions par an dans au plus fort de la vague !). Le magnétoscope trône dans nos salons, à l’égal de la chaine hifi. Nous avons tous un jour pesté en rembobinant une bande de VHS restée coincée dans le magnétoscope, ou contre le petit dernier qui a enregistré un dessin animé par-dessus le match de l’équipe de France !
Mais plusieurs facteurs vont précipiter le déclin du magnétoscope. Le DVD, d’abord, qui apporte une qualité d’image supérieure, une ergonomie sans comparaison (retour rapide, accès direct aux chapitres, bonus, etc.) et une plus grande fiabilité. Plus de bande qui se coince, plus d’effacement accidentel, etc… Le téléchargement, légal ou non, permet de visionner films récents et tous les derniers épisodes de ses séries préférées sans avoir à sortir de chez soi. Sans oublier plus tard la VOD et le streaming, qui achèveront de ringardiser le magnétoscope. Ou encore les ports USB de nos télévisions qui permettent l’enregistrement numérique avec un gain de place conséquent.
Encore vendu à environ 750.000 unités par an (essentiellement en Chine), le magnétoscope tire donc définitivement sa révérence, après bien des années de bons et loyaux services. Il rejoint dans le cimetière des produits High Tech la défunte cassette audio, le téléviseur cathodique ou encore le magnétophone à bande. Une page se tourne…
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