Inspiré de faits réels amplifiés et déformés, No Escape est un film d’action où l’on suit Jack et sa famille, piégés en Asie lorsqu’un coup d’état éclate dans le pays où ils viennent de s’expatrier. Un surprenant thriller angoissant avec Owen Wilson et Pierce Brosnan.
En pleine crise matrimoniale, Jack part s’expatrier avec sa famille en Asie du Sud-Est afin d’y devenir ingénieur pour une puissante entreprise américaine. Mais ce dont l’homme ne se doutait pas, c’est que leur pays d’accueil ferait rapidement l’objet d’un coup d’état. Accompagné de sa femme et de leurs deux filles, il devra tenter de mettre tout ce beau monde à l’abri, d’autant que la tête des expatriés a été mise à prix. Acculés dans leur hôtel, parents et enfants voient de près l’horreur de la rébellion, ainsi que tous les leurs se faire abattre violemment, avant de devenir eux-mêmes les proies d’une chasse à l’homme dans un pays en flamme.
Si le film ne fait référence à aucun pays en particulier ou à aucun évènement historique que ce soit, le réalisateur John Erik Dowdle (En Quarantaine, Catacombes) s’est en réalité inspiré de sa propre expérience. En effet, l’homme était présent en Thaïlande lors du coup d’état de 2006. Il avait alors imaginé ce qu’il aurait pu advenir de sa famille si les évènements avaient empiré et si la barbarie avait pris le dessus. Le tournage a par ailleurs lui-même eu lieu en Thaïlande afin de retranscrire au mieux les paysages magnifiques et le climat moite du pays d’Asie du Sud-Est.
Peu médiatisé lors de sa sortie, No Escape a étonnement su plaire à son public et les critiques positives sont rapidement tombées, pour bien des raisons, sur ce métrage.
Le film est d’abord une réussite en soi car en dépit de n’être qu’une fiction, le scénario parait, lui, très réaliste et devient crédible du début jusqu’à la fin du film (malgré ce côté très « américain » qui fait que certains gestes ou actions des personnages ne sont, eux, pas toujours plausibles). Il se penche sur la question des coups d’état et du sort des populations prises en étau entre un gouvernement renversé et des rebelles prêts à tout pour prendre le pouvoir. Le film fait donc réfléchir et pousse à nous interroger sur ce que pourrait advenir de pays démocratiques comme le nôtre en cas de révolution (puis rapidement, le parallèle avec l’Ukraine se fait tout seul).
Ce qui fait également la réussite de ce film, c’est le suspense angoissant et omniprésent du scénario : l’histoire nous prend aux tripes et on se demande comment vont s’en sortir nos héros, d’autant que la famille est composée de deux petites filles, qui peuvent être vues comme des « poids » plus qu’autre chose, mais que les parents doivent protéger à tout prix. Le sens du mot « famille » est par ailleurs grandement mis en avant lors du film, avec tous les sacrifices et les contraintes que cela implique, mais où la cohésion et l’entraide sont les clés pour survivre (même quand le couple connait une crise). Ainsi, No Escape c’est presque 1h45 intenses, sans temps morts, où la pression ne redescend pas une seule seconde. Cela est rendu possible par des retournements de situation très nombreux et par un suspense omniprésent de la dixième à la toute dernière minute.
On pourra en revanche regretter le côté assez manichéen, où les américains sont les gentilles victimes tandis que les rebelles sont des personnes cruelles ne cherchant qu’à faire couler le sang sans essayer de comprendre la culture de leurs « ennemis ».
Côté casting, le choix d’Owen Wilson peut d’abord poser question : lui, plutôt habitué aux comédies potaches américaines (Marley et Moi, Les Stagiaires, trilogie La Nuit au Musée), retrouve le premier rôle d’un film d’action depuis 14 ans et En territoire ennemi. Et pourtant, l’acteur brille par sa prestation du père de famille désabusé qui doit tout mettre en œuvre pour protéger les siens. L’acteur surprend et prouve qu’il sait jouer toutes sortes de rôles, de la comédie au film plus sérieux, et cela fait plaisir.
À ses côtés, on découvre Pierce Brosnan dans le rôle d’un mercenaire britannique qui va tenter d’aider la famille à survivre dans ce territoire hostile qu’il connait bien. On retrouve l’ancien James Bond dans un genre de rôle qui lui est plus connu, à l’image de The November Man, malgré quelques détours lui aussi par la comédie.
Enfin, c’est Lake Bell (Sex Friends, In a World) qui joue Annie, la mère de famille, tandis Sterling Jerins (Conjuring : les dossiers Warren, World War Z, Dark Places) et Claire Geare (Inception) jouent le rôle des deux petites filles terrorisées qui ne comprennent pas vraiment leur situation. Le choix des deux petites actrices est excellent et elles prouvent qu’en dépit de leur jeune âge, elles sont déjà pétries de talent, de quoi prévoir à n’en pas douter une carrière à venir dans le monde du cinéma.
No Escape est donc un thriller fictif où le suspense est omniprésent et où le choix des acteurs, bien que surprenant au début, ne peut que mériter les applaudissements grâce à la justesse du jeu des personnages.
Pas dénué d’humour, le film contient même quelques répliques amusantes en dépit de son sujet grave (Owen Wilson oblige ?). Mais, si quelques-unes prêtent à sourire, on peut s’interroger sur leur pertinence dans certaines situations critiques.
Enfin, on pourra souligner les très beaux plans et photographies nouant presque le film avec un documentaire ultra-réaliste.