Sorti l’année dernière sans tambours ni trompette, et instantanément épuisé, le coffret « All through the city » compilant les meilleurs brulots gravés par le légendaire combo anglais, est finalement ré-édité. Comprenant trois CD et un DVD, dont une quinzaine de titres inédits, ce box set concerne la première période du groupe, de 1974 à 1977, quand les costards blancs, l’harmonica de Lee Brilleaux et la singularité des riffs de Wilko Johnson ensorcelaient des milliers de jeunes anglais…
Sorti l’année dernière sans tambours ni trompette (c’est normal c’est du rock!), et instantanément épuisé, le coffret All through the city compilant les meilleurs brulots gravés par ce génial combo anglais, est finalement réédité.
Comprenant trois CD et un DVD, dont une quinzaine de titres inédits, ce box set concerne la première période du groupe, de 1974 à 1977, quand les costards blancs, la voix éraillée et l’harmonica de Lee Brilleaux, tout comme la singularité des riffs de Wilko Johnson ensorcelaient des milliers de jeunes anglais (entre autres)… et faisaient office d’engrais pour cette même jeunesse qui, dans la foulée, deviendra férue de punk.
Dr Feelgood est apparu dans le paysage musical à une époque ou beaucoup de groupes tartinaient leurs compositions d’arrangements complexes (Yes, Pink Floyd, Genesis, King Crimson,…), quand les quatre de Canvey Island ont pris le parti de réduire la facture au format aussi économique que radical : basse-guitare-batterie-voix ! Une quasi nécessité pour le prolétariat de cette région industrielle. (Il faut vous procurer l’excellent documentaire Oil city confidential).
Inévitablement influencé par le blues, le rock’n’ roll et le rythm & blues (la bande son de leur jeunes années), Dr Feelgood deviendra un des plus solides groupe de scène de la région… et rapidement du pays. Le charisme « anti-fashion » du groupe, la voix de fumeur de brunes du chanteur Lee Brilleaux et la guitare affutée de l’hallucinant Wilko Johnson y sont pour beaucoup. Mais il serait mal venu d’oublier la légendaire rythmique des débuts que furent John B Sparks (basse) et John Martin aka the Big Figure (batterie).
Je peux sans crainte de représailles, imaginer que les aficionados du groupe (et ils sont nombreux, probablement même ici, dans les bureaux de la fnac, enfin j’espère), trouveront cette ultime parution sans grand intérêt, si ce n’est les inédits, ce qui est déjà pas mal.
Mais laissez moi fantasmer sur l’idée qu’une nouvelle génération, peut-être bien celle qui remplit les concerts des Pete Doherty, White Stripes, Artic Monkeys, Raptures et autres jeunes imberbes ou chevelus, adeptes du rock et du riff tranchant, accède par le biais de ce sympathique coffret, à la géniale sensation que des milliers d’oreilles ont déjà ressenti à l’écoute de la clique du regretté Lee Brilleaux et de Wilko Johnson !
Si la formation qui tourne aujourd’hui sous le nom de Dr Feelgood ne comporte aucun des membres d’origine, Wilko Johnson qui avait quitté le groupe en 1977, n’a de son côté jamais raccroché les gants. Triste nouvelle, il a annoncé il y a quelques mois qu’il était condamné par une vilaine maladie… Mais que tant qu’il tiendrait debout, il continuerait à se produire sur scène jusqu’au bout… Car chez le « working class hero » de Canvey island, le rock’n’roll c’est jusqu’au bout !
Je ne peux pas me retenir de vous coller une vidéo d’un des tubes des lascars (She does it right), line up original, capturés lors d’une probable télé britannique de l’époque… Et dites vous que les concerts, à l’arrière d’un pub ou dans une grande salle, c’était puissance 10 !
They do it right, in’ it ?
