Le retour en grâce du vinyle se confirme. Vouloir se reconstituer une collection prend donc tout son sens. Problème, les disques vinyles sont fragiles et ont tendance à s’encrasser. Voici quelques conseils pour préserver et entretenir vos disques noirs.
On trouve sur le marché de bonnes platines vinyles, mais un point important est souvent négligé par les utilisateurs, l’entretien des disques. Les disques noirs sont fabriqués en polychlorure de vinyle (mais oui, du PVC !), une matière aisée à travailler et légère. Contrairement au CD le disque fonctionne par contact mécanique entre la tête de lecture et le signal. Par conséquent, la qualité de lecture et donc de restitution sera directement impactée par l’état du disque. Nettoyer un vieux disque vinyle acheté en occasion peut ainsi révéler une qualité sonore inattendue ou oubliée. Et je ne parle même pas de l’usure prématurée du diamant de la cellule, la poussière accumulée dans les sillons ayant un caractère abrasif reconnu.
Voici quelques conseils d’entretien de vos disques :
– Il ne faut jamais les entreposer à plat, comme on le voit trop souvent dans les brocantes ou chez les particuliers. Un disque vinyle parait léger, mais essayez d’en soulever 20, vous m’en direz des nouvelles ! Imaginez maintenant ce poids concentré sur les premiers disques de la pile, et vous aurez alors une idée des dégâts qui peuvent en résulter. Donc, autant que possible, conservez vos disques à la verticale et serrés les uns contre les autres.
– Remplacez les vieilles sous-pochettes intérieures par des neuves, au fil du temps elles produisent de la poussière qui encrasse le sillon, produisant l’effet contraire que celui pour lequel elles sont conçues. On en trouve à présent assez facilement sur le net, cela ne coûte pas bien cher, et outre l’aspect protection, il est quand même plus agréable de manipuler une sous-pochette neuve qu’une vieille qui se délite et coince à chaque sortie du disque. Une pochette extérieure en plastique apporte un surplus de protection.
– Evitez de toucher le disque lors de sa manipulation, cela parait évident, mais qui ne l’a jamais fait ? Pour sortir le disque, laissez le glisser de façon que seule la tranche entre en contact avec votre main, puis manipulez-le en évitant autant que faire se peut la partie enregistrée en utilisant le trou central comme point d’appui.
– Aucune source de chaleur à proximité, donc ne les entreposez pas à la lumière directe du soleil, à proximité d’un radiateur ou d’un four, d’une lampe halogène, ou encore dans une voiture. De même, les disques vinyles n’aiment guère l’humidité, donc oubliez la cave pleine de moisi (ou jetez-les directement, ce sera plus rapide et ils n’auront pas eu le temps de souffrir…).
– Utilisez une brosse à chaque utilisation de vos disques, à poils ou à feutrine (personnellement, j’utilise les 2 à chaque écoute), des micropoussières se déposant régulièrement dans les sillons lors de l’écoute, en particulier si, comme beaucoup d’utilisateurs, vous n’avez pas -ou n’utilisez pas- le couvercle de protection sur votre platine. Pour utiliser efficacement une brosse antistatique, il ne faut pas suivre le sillon, mais tenez la brosse perpendiculairement au disque en mouvement, et laisser le disque tourner en la ramenant vers vous. Veillez aussi à nettoyer régulièrement votre cellule, il existe des brosses spécifiques et peu coûteuses.
– Vérifiez la bonne installation de votre cellule et le bon réglage de la force d’appui. Une cellule mal réglée risque de détériorer de manière irréversible vos disques préférés. Parfois très rébarbatifs sur certaines platines, ces réglages doivent cependant être effectués à la première utilisation et vérifiés de temps en temps. Suivez pour cela les conseils et indications de la notice de votre platine et de votre cellule, un réglage étant particulier et unique pour chaque combinaison de matériels.
– Le gros morceau maintenant, le nettoyage du disque. Sur ce point, 2 écoles s’opposent. Certains audiophiles préconisent l’usage d’un produit chimique, liquide pour vitres, alcool à 90°, bain nettoyant spécial vinyle ou encore spray nettoyant. Certains vont même jusqu’à recouvrir les disques vraiment encrassés d’une couche de colle, décollée après séchage bien entendu. Ces solutions peuvent effectivement s’avérer nécessaires pour des disques ayant particulièrement souffert de l’outrage du temps.
Mais pour des disques en bon état que vous souhaitez rafraichir, je préconise une solution beaucoup plus économique et moins radicale. Je les nettoie en suivant les sillons avec des feuilles de papier toilette (vous avez bien lu !) trempées dans une solution d’eau savonneuse faite à partir de savon de Marseille (le bon gros vieux, pas du savon de Marseille parfumé au Coco SVP !). Le liquide vaisselle donne également d’excellents résultats. Je les rince ensuite à l’eau légèrement tiède pour évacuer les reliquats et dépôts graisseux. Les perfectionnistes pourront utiliser de l’eau déminéralisée. Et quand je dis rincer, je parle de les mouiller franchement. Un peu inquiet la première fois à l’idée de décoller l’étiquette centrale, force est de reconnaitre aujourd’hui, après des centaines de nettoyages de disques, que je n’ai jamais eu à déplorer la moindre dégradation. Attention tout de même si l’étiquette est déjà abimée. Il ne reste plus ensuite qu’à les mettre à sécher verticalement. Ne les essuyez pas surtout, laisser les sécher !
– Pour finir, il existe sur le marché des machines à nettoyer les vinyles. Certaines sont proposées à des prix ridiculement élevés (plusieurs milliers d’euros !) mais il en existe à des tarifs plus abordables, quelques centaines d’euros. A moins d’avoir une très grande collection de disques, un moyen d’en rentabiliser l’achat est d’en faire l’acquisition à plusieurs ou de la proposer en location à des amateurs qui en auraient l’usage de manière ponctuelle. Citons la marque « Okki Nokki » dont les produits ont une très bonne réputation. Les prix varient en fonction du fonctionnement manuel ou automatique de la machine, de la présence ou non d’un système d’aspiration, etc.
Maintenant que vous en savez plus sur l’entretien des microsillons, vous n’avez plus aucune excuse pour ne pas vous y mettre, au travail. Vous connaissez des trucs et astuces sur le sujet ? N’hésitez pas à venir les partager.
Bonne écoute !
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