En hiver, la nuit tombe très rapidement. C’est souvent l’occasion de faire de la photo de nuit un peu par obligation, mais j’espère surtout par passion ! La nuit est une période où il ne faut surtout pas oublier de sortir son appareil photo. Et contrairement à l’idée reçue, il ne faut pas forcément avoir un trépied pour cela. Explications…
C’est l’hiver, il fait froid, la nuit tombe vite… Bref, pas tout à fait le temps idéal pour sortir son appareil photo ! Mais il ne faut pas voir l’hiver comme une saison morte pour la photographie. Au contraire, c’est une saison différente qui permet de faire des choses que l’on ne ferait pas autrement. Un paysage urbain de nuit ou de jour est totalement différent.
La photo de nuit permet de jouer à outrance avec les ombres et la lumière, c’est un domaine que j’affectionne tout particulièrement. Je vais vous donner quelques astuces afin de réussir vos photos de nuit. Mais je vous demande une petite faveur… N’utilisez pas le mode nuit de votre appareil photo. Ce mode est là pour éviter de vous faire réfléchir…
Même si le mode nuit est utile pour dépanner, ce n’est pas la seule manière d’obtenir de belles images la nuit sans qu’elles ne soient floues. On vous conseillera souvent un trépied qui vous permettra de rester à 100 ISO et d’avoir une photo sans aucun bruit.
Mais il n’y a pas qu’une seule manière de pratiquer la photographie de nuit, et fort heureusement d’ailleurs !
Ce type de photo de nuit va demander une attention toute particulière sur la lumière présente sur la scène que l’on photographie. Il n’est pas impossible de photographier des zones très sombres, noires, et d’autres éclairées par des lampadaires. La mesure de la lumière de l’appareil photo va avoir tendance à faire une moyenne. La moyenne entre le blanc (lumière) et le noir (absence de lumière) est représenté par le gris. On ne veut pas forcément que nos images de nuit soient grises, d’où l’importance de la mesure de la lumière.
Pour réaliser des images de nuit intéressantes, je vous recommande d’utiliser votre appareil photo en mode Av ou A, c’est à dire en mode priorité à l’ouverture. Cela veut dire que vous allez devoir régler l’ouverture de votre objectif de préférence à sa valeur la plus ouverte. Exemple : avec un objectif 18-55mm f/3,5-5,6 placé à 18mm, vous allez devoir tourner la molette jusqu’à 3,5. Votre appareil photo déterminera ensuite automatiquement la vitesse d’obturation à appliquer suivant la quantité de lumière présente.
Ainsi, quand vous allez déplacer l’appareil photo sur la scène, la vitesse d’obturation va automatiquement s’adapter.
Il est bon de ne pas opter pour une vitesse d’obturation trop basse, car qui dit vitesse trop basse, dit souvent flou de bougé. Ce flou peut être corrigé par une optique stabilisée, mais il est préférable de faire attention à la vitesse d’obturation, car cela permet de figer le mouvement. Pour cela, on peut bien sûr changer la sensibilité ISO de son appareil photo. On peut la régler à 1600, 3200 voire plus, suivant les capacités de son APN. Il vaut mieux ne pas brûler les étapes et mettre directement la sensibilité la plus élevée car la qualité de la photo en pâtirait.
Comment faire pour trouver une vitesse d’obturation suffisante pour garantir une photo nette ? Facile…
On dit souvent que la bonne vitesse d’obturation correspond à l’équivalent focale/vitesse. Donc avec un 18mm, il faudra être au minimum à 1/18s. Mais il ne faut pas oublier que nos capteurs APS-C / DX subissent un coefficient multiplicateur proche de 1.5, il faudra finalement être à 1/27s (18×1.5=27). Tout cela est assez théorique et dépend aussi de vous. Chacun va avoir plus ou moins de facilité à rester stable lors de la prise de la photo. On peut retenir sa respiration par exemple pour compenser, et même prendre appui sur un mur. Il est préférable de s’accorder une petite sécurité ; à 18mm, il est bon d’être aux environs de 1/50s. Ensuite chacun fait ses propres mesures et applique la règle à sa sauce.
Toujours en mode priorité à l’ouverture, on peut même choisir d’accentuer l’effet entre la nuit et la lumière en réalisant une mesure de la lumière sur les éclairages d’une scène (mesure SPOT). Cela va plonger dans la pénombre totale ce qui n’est pas proche de cette source de lumière et donner un coté dramatique à une scène photographiée.
La photo de nuit se pratique de préférence avec une optique lumineuse c’est à dire avec une ouverture d’au moins 2,8, voire nettement inférieure (1,4 ou 1,8) afin de capter le plus de lumière possible. On peut trouver chez chaque fabricant un 50mm peu cher, qui permet de s’adonner à cette pratique sans restriction. Le mieux est d’avoir un reflex ou un hybride évolué doté d’un grand capteur. On peut aussi utiliser des compacts experts.
La tendance sera plutôt de faire confiance aux mesures de l’appareil photo car le fabricant a développé un programme « intelligent » (si, si, c’est lui qui le dit !) afin de trouver les bons paramètres. Mais un programme, aussi bon soit-il, ne saura jamais déterminer automatiquement les réglages afin de reproduire l’effet que l’on recherche. Il faudra aussi faire attention à la mise au point car avec peu de lumière, l’autofocus peut se révéler hésitant. Il est préférable d’effectuer une mise au point manuelle.
Une dernière chose. Privilégiez le format RAW ou RAW+JPEG pour ce type de photo. Le RAW permettra de rattraper les photos qui sont limites, ou d’affiner le résultat subtil que l’on cherche à obtenir.
Avec le numérique, le champ des possibilités est infini ! C’est le moment où jamais de se jeter à l’eau et de pratiquer !