Vous envisagez de faire l’acquisition d’un smartphone estampillé 4G. Mais que recouvre cette norme, pour quel intérêt, et quel est le calendrier de son déploiement ? C’est ce que nous allons aborder ici.
Si on se fie à la définition du dictionnaire, la 4G est la quatrième génération des standards de téléphonie mobile. Aujourd’hui, la norme de transmission mobile est la 3G (voire 3G+, encore plus rapide). Sans aborder les considérations purement techniques qui ne feront que vous endormir, retenons que la 4G est souvent appelée LTE, à tort, car elle ne satisfait pas totalement aux exigences de cette norme de haut débit téléphonique telle qu’édictée par l’Union Internationale des communications. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à parler de 3,9G au lieu de 4G. Maintenant que j’ai bien fait mon intéressant avec des précisions sans le moindre intérêt, abordons l’apport réel de cette nouvelle norme.
La 4G, pourquoi faire ?
L’intérêt premier de la 4G est son très haut débit, bien supérieur à celui de la 3G. La 4G permet des débits (théoriques, pour reprendre la terminologie prudente des opérateurs) supérieurs à 100 MB/s, à comparer au maximum de 2 à 42 MB/s de la 3G. Et encore, c’est une estimation basse, puisque la 4G, sous certaines conditions, peut atteindre les 1000 MB (1 Gigabit) par seconde. On imagine bien le gain potentiel en fluidité et en rapidité aussi bien pour l’affichage des pages que pour le téléchargement même si, j’insiste bien là-dessus, il s’agit de débits théoriques. L’avènement de la 4G a donc induit celui de la télévision haute définition, du jeu en réseau, du téléchargement ultra-rapide et de la navigation parfaitement fluide. Vous pouvez envoyer une photo à vos amis et au lieu des quelques minutes nécessaires en 3G+ cela vous prendra tout au plus quelques secondes ! Idem pour le téléchargement d’un film en Divx qui prendra 2/3 minutes au lieu de… plus d’une heure ! Le bond en avant est comparable à celui qui avait vu l’avènement de l’ADSL dans nos foyers. Mais si, souvenez vous, ce n’est pas si loin, il fallait auparavant plusieurs minutes pour envoyer un mail, et c’était encore pire avec des pièces jointes ! Mieux, la 4G ridiculise les débits de l’ADSL qui, rappelons le, culminent à 20-25 MB/s théoriques (dans le meilleur des cas, jamais atteint dans la réalité).
La 4G, c’est pour quand ?
Pas pour tout de suite je le crains. Il est vrai qu’on en parle beaucoup, mais cette technologie est en cours de déploiement, et ne sera réellement disponible pour le plus grand nombre que dans le courant de l’année 2013, au mieux. Certains argueront que SFR a commencé à offrir cette technologie, mais pour l’instant c’est effectif uniquement à Lyon, suivront les grandes villes de province que sont Marseille, Toulouse, Strasbourg, etc… et Paris qui est prévu pour la fin d’année 2013. Sur ce point, la France est très clairement en retard sur ses voisins allemands ou anglais. Autre inconvénient, mais c’est habituel avec les nouvelles technologies, le déploiement se fera dans un premier temps dans les zones à forte densité de population. Une fois de plus, les personnes habitant la campagne ou des zones peu peuplées seront les parents pauvres de la modernisation. Les opérateurs estiment que 90% de la population aura accès à la 4G en… 2018 !
La 4G, à quel prix ?
C’est la grande question. Même si les offres des opérateurs proposent la 4G au prix de la 3G, ne soyons pas naïfs, vu les investissements importants que nécessite ce déploiement, les opérateurs s’y retrouveront en proposant des forfaits certainement plus onéreux. Non que cela soit choquant en soi, dès lors que le bénéfice est réel pour l’abonné. En gros, surfer plus vite, télécharger plus librement et plus rapidement, profiter du streaming en toute fluidité, visionner des vidéos HD en ligne sans ralentissement, tout cela a un prix. Attendons de voir si la concurrence s’aligne sur SFR qui a tiré le premier et propose la 4G sans surcoût.
La 4G comment ?
Pour profiter de la 4G, il vous faudra donc un abonnement 4G, mais aussi un smartphone ou une tablette compatible 4G, et ils ne sont pas si nombreux encore sur le marché. Citons entre autre la Samsung Galaxy Note 10.1 4G et la Galaxy Tab 8,9 4G pour les tablettes, le HTC One XL et le Samsung Galaxy S3 4G pour les smartphones. Il sera aussi proposé des boitiers répartiteurs qui feront office de Hotspot Mobile. Concrètement, ils permettront de partager une connexion 4G en créant un réseau Wifi privé. Le chinois ZTE propose déjà un tel équipement, le ZTE MF91D (jusqu’à 5 terminaux), tout comme son compatriote Huawei avec son E5776 (jusqu’à 10 terminaux).
Mise à jour
Bien des mois ont passé depuis la rédaction initiale de cet article, et il est temps de faire un point sur l’évolution de la 4G en France.
Premier point, les évènements m’ont donné tort puisque les terminaux compatibles 4G se sont répandus bien plus rapidement que je ne l’imaginais alors. On trouve notamment de nombreux smartphones 4G sur le marché, y compris en entrée de gamme sous la barre des 200 €.C’est aussi vrai concernant les tablettes tactiles, mais la connectivité 4G se paie encore au prix fort dans cette catégorie.
Les choses ont aussi changé du coté des opérateurs. Une fois de plus c’est Free qui a dynamité le marché et pris la concurrence de court en offrant à ses abonnés 3G la connectivité 4G sans surcoût et avec un Fair Use (volume de données disponible par mois ) de 20 Go. Les autres opérateurs n’ont pu que constater les dégâts et revoir leurs ambitions. Plutôt que de se lancer dans une guerre des prix dans laquelle ils n’ont rien à gagner, les opérateurs historiques rivalisent sur la qualité de service et sur l’étendue de leur réseau. Il n’en reste pas moins qu’au jour d’aujourd’hui, la 4G est toujours en cours de déploiement et les meilleurs (Bouygues Télécom et Orange) affichent une couverture maximale de 65 % du territoire. SFR et Free sont de leur coté nettement en retrait. Autant dire que la prévision d’un réseau réellement universel en 2018 au mieux reste d’actualité. D’autant que les grandes villes sont comme toujours grandement favorisées et que l’accès en campagne ou dans les endroits peu denses en population reste très aléatoire.
La 4G, est ce si intéressant ? Si on en croit les retours des utilisateurs qui y ont accès dans de bonnes conditions, le doute n’est pas permis. La 4G va progressivement devenir la norme, c’est certain. Les promesses de rapidité de surf et de téléchargement semblent tenues. Reste qu’un utilisateur moyen qui télécharge peu et accède de façon épisodique au net à partir de son smartphone ou de sa tablette tactile pourra parfaitement se contenter d’un produit 3G pour l’instant. Quand le temps sera venu de renouveler son matériel, la baisse de prix amorcée sur les appareils 4G se sera confirmée et le réseau risque d’être plus qualitatif. A terme, il est de toute façon probable que tous les smartphones seront compatibles 4G. C’est moins certain concernant les tablettes tactiles car l’accès nomade et permanent à internet y est moins essentiel pour le consommateur.
