Un grand nom du cinéma vient de s’éteindre tragiquement le 19 août dernier en la personne de Tony Scott. Frère cadet de Sir Ridley Scott, il s’était spécialisé dans le cinéma d’action et avait signé en 27 ans de carrière 16 films au succès public indéniable. Des classiques connus de tous. Retour sur la carrière de l’homme a qui l’on doit Top Gun, Ennemi d’Etat, Man on Fire et bien d’autres…
Né en Angleterre le 26 juillet 1944 et diplômé en art graphique, il apparait dans le premier court-métrage en noir et blanc de son frère Ridley Scott Boy and Bicycle (présent dans les bonus du dvd des Duellistes).
En 1968, son frère fonde avec Sir Alan Parker et Hugh Hudson Ridley Scott Associates ou RSA, une agence de production spécialisée dans la publicité dans laquelle Tony (de son vrai nom Anthony David Scott) fera ses premières armes.
Il réalise son premier long-métrage en 1983, Les Prédateurs. Casting en or pour cette histoire de vampires (David Bowie, Catherine Deneuve, Susan Sarandon), le film ne rencontrera malheureusement pas le succès escompté. Ce n’est qu’au fil des années que le film se construira une réputation, poussant même Tony Scott à coproduire une série en 1997. (Deux saisons de 44 épisodes dont il réalisera les deux premiers épisodes).
Trois ans plus tard, Tony Scott connait enfin la consécration et son plus gros succès avec Top Gun, confirmant au passage l’acteur Tom Cruise en tant que star (le jeune homme venait de tourner Legend de Ridley Scott).
En 1987, il signe le Flic de Beverly Hills 2, considéré comme le plus violent de la série. Puis il sort en 1990 le film Vengeance (titre original Revenge) avec Kevin Costner dans le rôle principal, l’adaptation du roman éponyme de Jim Harrison.
La même année sort Jours de Tonnerre. Malmené par les critiques qui n’y voient là qu’un nouveau Top Gun mais cette fois-ci dans le milieu de la course automobile NASCAR, Tom Cruise tombera sous le charme de celle qui deviendra sa future femme la même année, Nicole Kidman.
En 1991, il signe le Dernier Samaritain, avec Bruce Willis et Halle Berry. Un bide retentissant malgré le scénario et les dialogues imagés signés du génial Shane Black.
Il réalise en 1993 True Romance, avec une pléiade de stars : Christian Slater, Patricia Arquette, Dennis Hopper, Gary Oldman, Christopher Walken, Val Kilmer, Brad Pitt ou encore Samuel L. Jackson. Malgré son scénario de Quentin Tarantino et Roger Avary, le film connaîtra un échec commercial cuisant malgré de bonnes critiques.
En 1995 sort USS Alabama, film de sous-marin (un genre à part entière) opposant Gene Hackman à Denzel Washington (l’un de ses acteurs fétiches). Mettant en scène une mutinerie, l’armée américaine refusera de collaborer au film. L’occasion donc d’admirer le porte-avion Foch (cocorico) lors des premières et dernières scènes du film.
En 1997, Tony Scott réalise le Fan, opposant cette fois-ci le fan stalker Robert de Niro à la star du baseball Wesley Snipes.
En 1998, il retrouve Gene Hackman, cette fois-ci en hacker aux côtés de Will Smith, pour les besoin d’Ennemi d’Etat. Véritable thriller paranoïaque envers le gouvernement et ses nombreux outils de surveillance, Ennemi d’Etat étale un impression arsenal d’armes d’espionnage en tout genre, de la simple écoute téléphonique au satellite ultra perfectionné. Les technologies, au même titre que les engins de locomotion en général, restent un thème majeur de la carrière de Tony Scott.
En 2001, il réunit à l’écran Brad Pitt et Robert Redford pour Spy Game, à nouveau un duo inédit de stars.
En 2004, il signe avec Man on Fire son film le plus sombre et violent. Denzel Washington est un garde du corps froid et dépressif qui protège Pita, fillette de 9 ans interprétée par Dakota Fanning, à Mexico. Echouant dans sa tâche, il se lance dans une quête vengeresse.
En 2005 sort Domino, s’inspirant de la vie mouvementée de Domino Harvey : une ex-mannequin de chez Ford reconvertie en chasseuse de primes. Vie mouvementée et parcours atypique pour cette jeune femme qui succombera à une overdose quelques mois avant la sortie du film dans lequel d’ailleurs elle faisait une courte apparition.
Avec Déjà Vu sorti en 2006, Denzel Washington (encore lui) enquête sur l’attentat d’un ferry et bénéficie d’une technologie lui permettant de revivre précisément le passé.
En 2009, de nouveau Denzel Washington face à John Travolta pour l‘attaque du métro 123, remake du méconnu les Pirates du Métro de Joseph Sargent. C’est en 2010 que sort son dernier film en date, Unstoppable, toujours et encore avec Denzel Washington (cinquième film ensemble).
Tony Scott a aligné avec une belle régularité les succès au box-office, 16 films en 27 ans. Une liste de classiques du cinéma connus de tous, films d’action à tendance popcorn réunissant des duos de grands noms du cinéma, souvent éreintés par les critiques mais ayant le mérite d’être populaires et efficaces.
Une carrière sur laquelle planera régulièrement l’ombre impressionnante et souvent pesante de son frère aîné Ridley Scott auquel il fut souvent malheureusement comparé, à tort.
Via leur société Scott Free Productions, ils produisaient leurs propres films (le récent Prometheus n’est qu’un exemple parmi tant d’autres) mais aussi les réalisations du talentueux Joe Carnahan (l‘Agence tous risques ou le Territoire des Loups) ou les séries Numb3rs, the Good Wife ou Les Piliers de la Terre.
Et c’est en septembre que débutera la diffusion à la télévision américaine de la série Coma, leur dernière production. Au cinéma, il faudra patienter jusqu’en 2013 pour découvrir The Counselor, thriller signé Ridley Scott et réunissant à l’écran Michael Fassbender, Brad Pitt, Cameron Diaz, Penelope Cruz et Javier Bardem.
Impossible donc d’évoquer la carrière de Tony Scott sans évoquer celle de son frère Ridley Scott et leurs nombreuses collaborations ensemble. Tony Scott s’est suicidé dimanche dernier et le Cinéma pleure l’un de ses virtuoses.