Se rassembler pour l’intérêt de tous. Telle serait la nouvelle philosophie du fondeur pour racheter ARM.
Le groupe américain n’est pas le premier à vouloir mettre la main sur ARM. Plus tôt, Nvidia avait tenté une approche, qui devait d’ailleurs se finaliser en ce début d’année. Malheureusement, l’opération n’a pas abouti et Nvidia a décidé de se retirer du projet d’acquisition. Les autorités de la concurrence, et particulièrement la FTC aux États-Unis, se sont en effet montrées défavorables. Un tel rachat aurait donné trop de puissance à Nvidia sur le marché des puces.
Or, les régulateurs veillent à ce que le poids de chaque acteur ne limite pas la concurrence, ne débouche pas à des abus de position dominante afin notamment que l’innovation ne soit pas freinée. Suite à ce revirement de la part de Nvidia, ARM a pu profiter d’une indemnité de rupture de contrat d’un montant de 1,25 milliard de dollars, l’offre initiale étant de 40 milliards de dollars.
Désormais, c’est un tout autre groupe qui souhaiterait se positionner : Qualcomm. Spécialisé dans la fabrication de puces principalement à destination des smartphones, le fondeur voit en ARM une belle opportunité. Malgré tout, il ne souhaite pas connaître le même sort que Nvidia. Le géant a donc décidé de réfléchir à une approche plus ouverte, mais aussi plus surprenante.
Racheter ARM aux côtés d’autres entreprises
Si l’opération pourrait être juteuse pour la firme à l’origine des puces Snapdragon, Qualcomm ne peut se permettre d’impair sachant qu’il travaille avec ARM depuis de longues années. L’entreprise si convoitée conçoit le design des processeurs pour ensuite les revendre à des fabricants comme Qualcomm justement, Apple, ou encore Samsung pour ne citer qu’eux. C’est un maillon essentiel dans la chaîne de conception et de production. Le voir tomber entre de mauvaises mains ou entre celles de la concurrence ne serait de bonne augure pour aucun de ces acteurs. D’autant qu’en 2021, ARM a enregistré un chiffre d’affaires record de 2,7 milliards de dollars. Il affiche ainsi une croissance de 35% par rapport à 2020.
Tous les partenaires de cette firme craignent pour l’avenir. Suite au retrait de Nvidia, le conglomérat SoftBank à la tête d’ARM a décidé de préparer une introduction en Bourse. Une nouvelle qui ne ravit pas le fondeur car une telle initiative pourrait ensuite nuire à la stratégie d’ARM. Cristiano Amon, le PDG de Qualcomm a donc eu l’idée d’acheter ARM conjointement avec d’autres groupes. Il a alors déclaré au Financial Times : « ARM est un actif très important qui a vocation à devenir essentiel pour le développement de notre industrie. Il faudrait que beaucoup d’entreprises participent de manière à ce que cela débouche sur une indépendance de facto d’ARM ».
Intel et Samsung pourrait alors être intéressées par une telle stratégie et échangeraient en ce sens.