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Pourquoi le projet de rachat d’ARM par Nvidia a-t-il été abandonné ?

08 février 2022
Par Johanna Godet
Pourquoi le projet de rachat d'ARM par Nvidia  a-t-il été abandonné ?
©ARM

Cela fait déjà quelques temps que ce projet majeur pour l’industrie commençait à battre de l’aile. C’est désormais officiel, face aux multiples pressions et obstacles imposés par les autorités de la concurrence, le géant Nvidia ne s’offrira pas ARM.

Alors qu’il devait aboutir en ce début d’année, le rachat par Nvidia d’ARM n’est plus d’actualité. L’acquéreur, aux côtés de SoftBank, la holding d’ARM, ont communément annoncé dans un communiqué l’abandon de cette opération financière, qui devait être massive pour le fondeur spécialisé dans les GPU et les cartes graphiques. Ce rachat lui aurait en effet apporté une puissance inégalée sur le marché des puces pour smartphones, tablettes ainsi que, dans une moindre mesure, pour ordinateurs. La plupart des constructeurs qui décident de produire leurs propres processeurs, à l’image d’Apple par exemple, ont des licences avec ARM.

Des inquiétudes sur la concurrence et sur le devenir de l’innovation

Avec ce rapprochement, Nvidia aurait été relativement complet. Toutefois, dès l’annonce du projet de rapprochement, le débat avait été lancé au sein des organismes de régulation. Nombre d’entre eux avaient alors émis des avis défavorables.
C’est notamment le cas de la Commission Européenne, qui s’inquiétait des conséquences liées à un tel rapprochement. Après enquête, elle craignait notamment une hausse des prix et une contraction de la concurrence. De son côté, la FTC aux Etats-Unis s’est fermement opposée à ce rachat estimant que l’opération impliquerait un risque d’abus de position dominante, de baisse de la qualité des produits, mais aussi et surtout de l’innovation. La FTC entendait d’ailleurs poursuivre en justice Nvidia en vue de bloquer cette acquisition.

De nouvelles perspectives encourageantes pour ARM

Face à tant d’opposition, le Conseil d’Administration de Nvidia a pris la décision, en accord avec SoftBank, de mettre fin au projet. Le spécialiste des cartes graphiques devra toutefois s’acquitter d’une indemnité de rupture du contrat d’un montant de 1,25 milliards de dollars. Pour mémoire, l’acquéreur avait fait part en 2020 de sa volonté de s’offrir ARM pour 40 milliards de dollars.
En dépit de ces changements, ARM semble confiante. Sa holding Softbank prévoit d’ailleurs de l’introduire en Bourse au plus tard en mars 2023. Dans le communiqué officiel, Masayoshi Son, le PDG de Softbank a déclaré que « Arm devient un centre d’innovation non seulement dans la révolution de la téléphonie mobile, mais aussi dans le cloud computing, l’automobile, l’Internet des objets et le métaverse, et est entré dans sa deuxième phase de croissance ». Il laisse ainsi présager des projets intéressants pour les années à venir.

Article rédigé par
Johanna Godet
Johanna Godet
Journaliste
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