Le Festival de Cannes, ce n’est pas seulement la compétition officielle, la Quinzaine des réalisateurs ou la Semaine de la critique : c’est aussi la Queer Palm, qui depuis 2010 distingue un film issu de l’ensemble des sélections cannoises et ayant trait aux thématiques LGBTQ+ et féministes.
Quel film succédera à La fracture de Catherine Corsini, lauréat de la Queer Palm en 2021 ? En marge de la compétition et des autres sélections (Quinzaine, Semaine de la critique, Un certain regard, ACID), un jury travaille chaque année à remettre un prix à un des nombreux films présentés à Cannes et abordant à sa façon les thématiques LGBTQ+ et/ou féministes.
Cette année, c’est la réalisatrice Catherine Corsini qui, après avoir remporté la Queer Palm pour La fracture, dans lequel Valeria Bruni Tedeschi et Marina Foïs incarnent un couple de femmes au bord de la rupture,a accepté d’endosser le rôle de présidente du jury. Pour désigner la Queer Palm 2022, Catherine Corsini sera épaulée par l’acteur Djanis Bouzyani (Tu mérites un amour), la journaliste Marilou Duponchel (Les Inrocks), le réalisateur suisse Stéphane Riethauser et le programmateur des festivals de Tribeca et de Sidney, Paul Struthers.
Le jury de cette 12e édition de la Queer Palm devra départager pas moins de dix-sept longs-métrages et douze courts-métrages. Quatre films en lice pour la Palme d’or cette année concourent également pour la Queer Palm : Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi, La Femme de Tchaïkovski du réalisateur et metteur en scène Kirill Serebrennikov, Tourment sur les îles d’Albert Serra ainsi que Close de Lukas Dhont, qui avait déjà remporté la Queer Palm en 2018, ainsi que la Caméra d’or, pour Girl.
Sont également candidats Rodéo de Lola Quivoron (Un certain regard), le documentaire sur David Bowie Moonage Daydream (Séances de minuit), Les Cinq Diables de Léa Mysius (Quinzaine des réalisateurs) avec Adèle Exarchopoulos ou encore Chronique d’une liaison passagère d’Emmanuel Mouret et la série Irma Vep (HBO) d’Olivier Assayas, issus de la sélection Cannes Première.
La Queer Palm, lancée en 2010 par le journaliste Franck Finance-Madureira, a été décernée à des films tels que Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma, 2019), 120 battements par minute (Robin Campillo, 2017), Carol (Todd Haynes, 2015) ou Laurence Anyways (2012) de Xavier Dolan. Le prodige canadien, qui n’était pas allé chercher sa récompense, avait cependant tenu des propos controversés sur ladite distinction, la qualifiant de « ghettoïsante » et « ostracisante ». « On divise avec ces catégories. On fragmente le monde en petites communautés étanches (…) L’homosexualité, il peut y en avoir dans mes films comme il peut ne pas y en avoir », avait-il déclaré en 2014 dans une interview à Télérama.
De nombreuses voix s’étaient alors élevées pour défendre le prix, qui offre avant tout une meilleure visibilité aux oeuvres dont les thématiques ont encore du mal à occuper une place centrale dans le paysage audiovisuel français.
