Nicolas Cage et Pedro Pascal partagent l’affiche d’Un talent en or massif, ce diamant brut de comédie à découvrir dès aujourd’hui dans les salles obscures.
« C’est bon d’être de retour… Non pas que je sois parti » : Un talent en or massif signe le come-back de Nicolas Cage… dans son propre rôle. Réalisé par Tom Gormican – à qui l’on doit notamment Célibataires ou presque (2014) –, le film suit la star hollywoodienne déchue en attente du rôle qui pourrait relancer sa carrière. Pour rembourser une partie de ses dettes, l’agent de Nicolas Cage lui propose de se rendre à l’anniversaire d’un dangereux milliardaire qui se révèle être son plus grand fan. Mais le séjour prend une tournure inattendue alors que la CIA le contacte et lui demande d’enquêter sur les activités criminelles de son hôte. Un rôle taillé sur mesure pour le comédien, qui espère retrouver son statut de légende.
Quand la réalité inspire la fiction
Après une longue traversée du désert, des ennuis avec le fisc américain et des seconds rôles dans des séries B, Nicolas Cage connaît depuis quelques années un rebond de carrière intéressant – notamment avec Mandy (2018, Panos Cosmatos) et Pig (2021, Michael Sarnoski), salués par la critique. Et c’est justement la mise au point sur la carrière du comédien, sur les personnages parfois ringards qu’il a incarnés et sur ses frasques qui fondent la force d’Un talent en or massif. Dans une métafiction bien dosée, Tom Gormican parvient ainsi à offrir un film amusant, dans lequel son acteur principal est prêt à se moquer de lui-même. Il ne lésine pas sur les clins d’œil iconiques à Volte-Face (1997), aux aventures de Benjamin Gates (2004), ni à invoquer les fantômes des années 1990, comme pour se souvenir qu’il est et restera Nicolas « fucking » Cage.
Cette mise en scène montre également la capacité de l’acteur à se réinventer. Que ce soit à travers ses transformations physiques, ou bien par la diversité de ses rôles, il a en effet toujours été là où on ne l’attendait pas. Et si certains de ses choix peuvent être remis en question, Un talent en or massif lui permet de jouer, presque comme un plaisir coupable, sur la dimension sacrée du statut d’acteur et sur cette carrière aussi inégale qu’emblématique.
La thérapie par le rire
Tout se passe comme si le long-métrage permettait à Nicolas Cage de faire le bilan de sa carrière – et de repartir à zéro. Une drôle de psychanalyse, au cours de laquelle l’acteur va toutefois dévoiler un jeu sensible. La place de sa famille, son divorce, son endettement personnel ou encore son désir artistique inaccompli confère une véritable profondeur à cette quête. Et c’est ainsi que le film trouve son équilibre entre comédie et drame.
Car le but d’Un talent en or massif semble être avant tout le plaisir – à l’image ce celui de Pedro Pascal dans le film ! Le duo pourtant inattendu fonctionne à merveille, et l’acteur dévoilé grâce à Game of Thrones (2011) apparaît aussi convaincant qu’attachant dans la peau du fan obsessionnel, légèrement balourd. Ce n’est pas la première fois que la star chilo-américaine s’essaie au genre : il a souvent montré, au cours de sa carrière, un goût prononcé pour les comédies loufoques – d’abord avec Kingsman : le cercle d’or (2017) et, plus récemment, avec le dernier Judd Apatow, La Bulle (Netflix, 2022).
Les seconds rôles d’Un talent en or massif sont tout aussi drôles. On notera la performance de Tiffany Haddish dans le costume de l’espiègle agente de la CIA, celle de l’impeccable Sharon Horgan dans le rôle de l’ex-femme de Nicolas Cage, ou encore la participation de Neil Patrick Harris qui incarne l’agent de la star.
Mais tout ceci ne suffit pas, malheureusement, à compenser la vanité du scénario dont souffre Un talent en or massif. Malgré son hybridité, le film de Tom Gormican compte en effet davantage sur sa distribution que sur son scénario. Si les ingrédients du film d’action et de cartel sont réunis pour offrir un long-métrage rythmé, la surprise n’est pas toujours au rendez-vous – et c’est bien dommage.
Un talent en or massif, de Tom Gormican. Avec Nicolas Cage, Pedro Pascal et Tiffany Haddish. 1h48. En salle le 20 avril 2022.