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La Chine réautorise la distribution de nouvelles licences de jeux vidéo

13 avril 2022
Par Alexandre Manceau
Le gouvernement chinois met fin à une impressionnante disette de neuf mois.
Le gouvernement chinois met fin à une impressionnante disette de neuf mois. ©Unsplash

Pour réguler le temps de jeu dans le pays, notamment chez les mineurs, le gouvernement a mis en place de fortes mesures en 2021.

L’année dernière, l’Empire du Milieu s’était lancé dans une véritable croisade contre le jeu vidéo, avec un vaste gel de licences. Le pays n’autorisait plus aucune sortie vidéoludique sur son territoire, et cette décision a fortement impacté le marché.

L’attribution de licences de nouveau autorisée après neuf mois de restrictions

Selon le média Reuters, la situation est sur le point de s’améliorer puisque le régulateur chinois du jeu a à nouveau accordé des licences à 45 jeux. Une liste publiée sur le site de la NPPA, l’administration nationale de la presse et des affaires publiques. Il aura donc fallu attendre neuf mois avant de voir un dégel des approbations par le gouvernement chinois. Selon Daniel Ahmad, spécialiste du marché chinois, les équipes qui avaient reçu une autorisation avant le début du gel avaient pu publier quelques jeux au cours de ces neuf derniers mois. C’est le cas notamment de deux géants du marché chinois, Tencent Games et NetEase Games, qui ont pu lancer de nouveaux titres importants comme League of Legends : Wild Rift et Harry Potter : La Magie Émerge.

En 2021, les deux éditeurs ont réalisé un chiffre d’affaires respectif de 25 milliards et 12 milliards d’euros. Profitant de succès internationaux comme League of Legends, PUBG Mobile, Pokémon Unite, Valorant et Clash Royale, Tencent Games (qui va utiliser la reconnaissance faciale pour restreindre les mineurs) peut en plus compter sur une forte croissance des revenus enregistrés en dehors de la Chine (26% du total). Mais tous les studios n’ont pas eu la même chance. En début d’année, le journal d’État Securities Daily avait recensé la fermeture de 14 000 studios (dont 850 ayant un jeu ou un produit enregistré) suite à cette paralysie des validations. Un deuxième arrêt après celui de 2018 (de neuf mois également) pour cause de réorganisation administrative.

Le jeu vidéo doit être un « espace d’art avec des valeurs convenables »

De nombreuses mesures avaient été prises l’année dernière pour renforcer le contrôle du gouvernement autour de ces pratiques. Depuis le mois d’août, la pratique du jeu vidéo n’est plus aussi libre qu’avant, à cause de différentes réglementations mises en place. Les Chinois de moins de 18 ans ne peuvent jouer en ligne que trois heures par semaine à des horaires bien définis : le vendredi, le samedi, et le dimanche, entre 20 heures et 21 heures. En complément de ces mesures, une note avait été glissée aux régulateurs du média, leur rappelant que le jeu vidéo ne devait plus être considéré comme un « divertissement », mais comme un espace d’art et qu’il se devait de respecter « des valeurs convenables ». Par ailleurs, si le gouvernement chinois peut empêcher les jeux de sortir sur les plateformes locales, les joueurs disposent toujours d’un accès à Steam, une plateforme sur laquelle le public et les créateurs chinois occupent une place de plus en plus importante.

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Article rédigé par
Alexandre Manceau
Alexandre Manceau
Journaliste