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L’Europe veut contrer Starlink avec ses propres satellites

18 février 2022
Par Johanna Godet
Satellite SpaceX en orbite
Satellite SpaceX en orbite ©SpaceX-Imagery

La Commission Européenne vient de donner son feu vert pour un projet colossal de constellation de satellites. Son objectif : ne pas laisser la suprématie à SpaceX ainsi qu’à ses concurrents, et apporter l’Internet Haut Débit à tous.

Depuis quelques années, une poignée de milliardaires américains se livrent une guerre sans merci dans la conquête de l’espace, mais aussi dans la création d’un impressionnant réseau de satellites placés en orbites. SpaceX, avec à sa tête Elon Musk, est l’un des plus actifs en la matière à travers Starlink et ses quelque 2 000 satellites envoyés dans l’espace, dont les derniers, lancés début février, ont été détruits par une tempête solaire. Il a malgré tout constitué un véritable empire en matière d’Internet par satellite.

Consciente des enjeux d’un tel marché et portée par la voix de Thierry Breton, la Commission Européenne vient d’approuver un projet dans la lignée de SpaceX, bien que plus humble. Une telle validation n’était pas gagnée d’avance et l’idée a été préalablement rejetée à deux reprises notamment en raison d’un coût exorbitant, estimé à 6 milliards d’euros, mais aussi car ce système entrerait en concurrence directe avec les offres de réseaux terrestres existantes.

L’objectif est désormais de lancer les premiers satellites en orbite basse à l’horizon 2024. Loin de vouloir se rapprocher des ambitions de SpaceX, ou encore de OneWeb, l’Europe a une vision très stratégique de ce projet.

Internet haut-débit pour tous, réseau sécurisé et indépendance totale

Tout d’abord, le Vieux Continent ne prévoit pas de couvrir l’ensemble du globe, mais uniquement l’Europe et l’Afrique. Ce projet vise à apporter à tous les habitants de cette zone géographique une connexion internet à haut débit, à faible latence, y compris dans les zones blanches les plus reculées, qui peinent actuellement à accéder à un réseau terrestre traditionnel.
L’autre point central serait la mise en place d’un réseau back up, afin de conserver un accès à internet y compris en cas de cyberattaques massives. Enfin, la sécurité serait de rigueur avec un chiffrement quantique.
L’Europe n’entend pas remplacer les réseaux actuels par cette constellation de satellites mais souhaite la déployer en complément. Si la Commission Européenne s’est prononcée favorablement, il faut encore obtenir la validation du Parlement Européen et des Etats-membres. Dans l’attente, les géants Airbus, SES et Eutelstat ont été consultés pour mener des études techniques.

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Article rédigé par
Johanna Godet
Johanna Godet
Journaliste
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