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Équateur : un éco-village construit avec des déchets de cacao grâce à l’impression 3D

03 février 2022
Par Marion Piasecki
Le village sera constitué de différents modules adaptables.
Le village sera constitué de différents modules adaptables. ©Valentino Gareri Atelier

Le Cacao Eco Village, conçu par le cabinet d’architectes Valentino Gareri Atelier, devrait commencer sa construction cette année.

Cet éco-village sera établi à Pedernales, au nord-ouest du pays, une région qui compte de nombreux producteurs de cacao. L’architecte souhaite démontrer la possibilité de constructions meilleures pour l’environnement grâce à la réutilisation de déchets naturels collectés localement.

Créer de l’architecture durable, voire recyclable

« Nous avons tellement poussé les principes centraux de l’économie circulaire qu’ils ont inspiré la philosophie de conception du projet tout entier, explique Valentino Gareri. Les chutes de cacao, résultats du processus de production du chocolat, seront réutilisées pour imprimer en 3D des parties du village. Les déchets ne sont pas seulement transformés en ressource, mais en architecture. » Pour cela, la construction de l’éco-village se fait en partenariat avec le fabricant de chocolat MUZE et l’association Avanti qui développe des projets sociaux en Équateur.

Au-delà des matériaux, le village sera fabriqué de façon à encourager des comportements écologiques. Les déplacements à pied et à vélo seront préférables, mais il y aura des bornes pour charger des voitures électriques. Les toits des bâtiments, inspirés de l’art équatorien, ont été conçus pour mieux collecter l’eau de pluie.

L’architecte espère inspirer de nouvelles méthodes de construction plus respectueuses de l’environnement : « Dans un futur pas si lointain, nous serons capables de concevoir des bâtiments entièrement faits de matériaux naturels et les recycler à la fin de leur durée de vie pour en créer de nouveaux ou les rendre à la nature. »

Un design qui s’articule autour de cinq principes

Le Cacao Eco Village se distingue d’abord par sa modularité : constitué de trois éléments principaux qui peuvent être répliqués à différentes échelles, le village est censé être plus rapide et moins cher à construire. Ces modules peuvent s’adapter à différents usages et tailles de terrain.

Le caractère fonctionnel est également fondamental, puisque le village aura sa propre usine de transformation de cacao et de chocolat, un centre dédié à l’éducation et la recherche, des espaces de travail et des logements. Il pourra aussi devenir une destination de tourisme éthique.

L’écologie est bien sûr centrale dans sa conception, puisque le village sera auto-suffisant grâce à la collecte de l’eau de pluie et l’énergie solaire. En plus des chutes de cacao, d’autres matériaux naturels locaux comme le bambou ou le bois seront utilisés.

L’aspect technologique n’est pas oublié, puisque le site du cabinet d’architectes mentionne la blockchain, les NFT et les objets connectés. Leur usage n’est pas encore précisé, mais leur ambition est de créer une « Silicon Valley des innovateurs de l’économie circulaire. »

Le dernier principe mis en avant, « connecté », n’a cette fois rien à voir avec les technologies, mais avec l’envie de garder le lien avec les traditions et communautés locales. Les architectes ont ainsi tenu à créer des designs colorés inspirés des maisons équatoriennes.

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Article rédigé par
Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste