Dans une lettre publiée sur son site officiel (depuis supprimée), le chanteur folk refuse d’être diffusé sur la même plateforme que l’émission de Joe Rogan, le podcast le plus écouté de Spotify, qui continue de répandre de fausses informations sur les vaccins malgré les appels de la communauté scientifique.
« Ils peuvent avoir Rogan ou Young. Pas les deux », a écrit Neil Young dans une lettre adressée à sa maison de disques, publiée puis supprimée de son site officiel mais reprise dans les grandes lignes par Variety. L’auteur-interprète de After the Gold Rush (1970) et Harvest (1972) prend vraisemblablement la question des fake news très au sérieux : « Je fais cela parce que Spotify diffuse de fausses informations sur les vaccins – causant potentiellement la mort de ceux qui croient à la désinformation qu’ils diffusent (…) », a précisé le septuagénaire dont le dernier album, Barn, enregistré par une nuit de pleine lune dans une vieille grange du Colorado, est sorti en décembre dernier. Spotify n’a pour l’instant pas répondu à l’artiste et son catalogue est toujours disponible sur la plateforme.
Cette demande va ainsi dans le sens d’une lettre ouverte publiée en début d’année, signée par pas moins de 270 scientifiques et professionnels de santé, alertant la plateforme de streaming musical de la dangerosité des propos régulièrement véhiculés sur les vaccins dans le podcast animé par Joe Rogan, propageant diverses théories du complot et faisant la promotion de traitements expérimentaux contre le virus.
« Avec environ 11 millions d’auditeurs par épisode, JRE [Joe Rogan Experience] est le podcast le plus écouté du monde et a une influence considérable (…) Bien que Spotify ait la responsabilité de limiter la diffusion de fausses informations sur sa plateforme, la société n’a actuellement aucune politique en matière de désinformation », s’indignaient les signataires de la lettre. En 2020, l’animateur de talk-show et commentateur de l’UFC (Ultimate Fighting Championship) avait signé un contrat d’exclusivité de 100 millions de dollars avec la plateforme Spotify pour la diffusion de son podcast. La plateforme suédoise n’a toujours pas donné suite aux demandes de la communauté scientifique, mais peut-être que la pression de la part d’artistes influents sur la plateforme fera pencher la balance du bon côté. Il ne faudra par contre pas s’attendre à ce qu’une star du rock comme Eric Clapton, complotiste invétéré, monte au créneau pour défendre la position raisonnée de Neil Young.