Passé par le Festival de Cannes cette année, Qui brille au combat est la première réalisation de Joséphine Japy. En s’inspirant de sa propre vie, la réalisatrice raconte les années d’errance médicale, les incertitudes, mais aussi les moments de joie face au handicap de sa sœur Bertille.
Joséphine Japy passe derrière la caméra. Ce mercredi 31 décembre, l’actrice découverte dans Mon inconnue (2019) ou encore dans la série Netflix Tapie (2023) présente son premier long-métrage. Dans Qui brille au combat, on découvre la famille Roussier, dont la petite dernière, Bertille, est atteinte d’un lourd handicap. Leur quotidien est centré sur la cadette : d’un côté une mère-courage (Mélanie Laurent) qui espère qu’on puisse un jour poser un diagnostic sur la maladie de sa fille, de l’autre un père démissionnaire, renfermé dans son travail (Pierre-Yves Cardinal). Il y a aussi Marion (Angelina Woreth), jeune bachelière forcée de grandir trop vite face à la responsabilité qu’implique sa petite sœur.
Un premier film très personnel
C’est à travers son regard que le film se dessine. À la fois drame sur le handicap et récit d’apprentissage, Qui brille au combat suit les incertitudes d’une adolescente, entre premiers émois de jeunesse et vie adulte précipitée. Prise entre deux feux, Marion déploie une puissance et une sensibilité fascinantes. À travers elle, impossible de ne pas penser à Joséphine Japy elle-même, dont la sœur (prénommée Bertille également et aujourd’hui âgée de 29 ans) est atteinte du syndrome Phelan-McDermid, une maladie génétique rare.

Inspirée de sa propre expérience d’aidante, la réalisatrice livre ainsi un premier film particulièrement personnel. Un aspect qui apporte toute son émotion au long-métrage et un équilibre bienvenu avec des instants sensibles, drôles, parfois difficiles. En racontant sa propre histoire, Joséphine Japy s’empare d’un sujet fort et donne une puissance supplémentaire à son premier film. Sans jamais tomber dans le misérabilisme, elle offre un regard sincère et juste sur cette famille fracturée par la maladie.
On découvre ainsi une œuvre humaniste et vraie qui questionne le handicap, les amours bousculées, le couple, mais aussi la notion de liberté. La cinéaste donne à voir la réalité de la vie avec une humble poésie, tout en interrogeant la place du handicap et le regard que l’on pose sur lui chaque jour. Car, au-delà de l’œuvre intime, Qui brille au combat est aussi un film sociétal. Loin de la franche comédie qu’était Un p’tit truc en plus d’Artus (l’un des plus grands succès au box-office français de 2024), Qui brille au combat donne à voir, à son échelle, la bataille d’une famille face aux infrastructures médicales, les solutions possibles et les incertitudes qui entourent le diagnostic.

Une force touchante
Pour livrer la bataille, justement, Joséphine Japy s’est tournée vers Mélanie Laurent, brillante dans le rôle de Madeleine, une mère de famille prête à tout pour que sa fille soit correctement prise en charge. Face à elle, Pierre-Yves Cardinal (découvert chez Monia Chokri dans Simple comme Sylvain) incarne un père de famille à la dérive, mais terriblement attachant.
Mais c’est Angelina Woreth, dans le rôle de Marion, qui irradie le film. Véritable découverte, la jeune actrice incarne une adolescente attachante, brillante, d’une force touchante face à Bertille campée, quant à elle, par Sarah Pachoud. Cette dernière, sans jamais tomber dans un vulgaire cliché ou la caricature du handicap, donne vie à Bertille, entre drôlerie du quotidien et instants saisissants de douleur.
Car Joséphine Japy choisit de tout montrer : les coups de gueule, les ras-le-bol, les larmes, tout comme les moments tendres entre sœurs, les rires, les joies et les (petites) victoires. Avec Qui brille au combat, la comédienne montre qu’elle a l’étoffe pour raconter des histoires sensibles, douces et bouleversantes. Grâce à un premier film personnel, la cinéaste saura cependant toucher de façon universelle son public. Qui brille au combat est à découvrir le 31 décembre au cinéma.