Le rappeur français est de retour le 21 novembre avec son 14e album. Une sortie événement, annoncée à la croisée des genres et enrichie de collaborations éclectiques.
« J’suis comme un son que t’aurais pas Shazam. » Disiz et Theodora : le mélange était trop beau pour être vrai. Pourtant, le pari est largement réussi. Deux mois après la sortie de ce titre certifié disque de platine en France, le rappeur de 47 ans revient avec son 14e album studio, 25 ans après celui qui l’a fait connaître, Le poisson rouge.
On s’en rappellera pas sera disponible à partir du 21 novembre. L’opus promet un croisement de genres où le rap reste au centre, traversé d’influences pop, rock et électro, et porté par des featurings éclectiques – de la Boss Lady à Laurent Voulzy, en passant par l’Américain Kid Cudi.
Un paysage intérieur
L’album réunit 20 titres. Les thématiques comme la mémoire, la fragilité émotionnelle et la difficulté à retenir ce qui passe irriguent la tracklist, qui offre une variété de textures sonores, entre synthés, guitares et rythmiques électroniques. « Le disque apparaît très introspectif, mais tout le talent de Disiz, c’est justement de savoir tisser une connexion poétique entre son malaise existentiel et l’état du monde », estime France Inter.
Casting sentimental, Le récif, Ça s’appelle la mer, Rire de pleurer… « Autant de chansons au ton lourd, pensées comme un amoncellement de réflexions et d’émotions saisies sur le vif », commente Les Inrockuptibles, qui voit en ce nouvel opus un « album mémorable », salué pour ses nombreuses influences musicales.
À l’exception de Melodrama, son morceau partagée avec Theodora, l’artiste a révélé La rosée il y a un mois. Un son doux, ultrapoétique et mélancolique, chanté plutôt que rappé, sur un fond de guitare sèche. Ses autres collaborations seront révélées le 21 novembre : Try Try Try avec Kid Cudi ; Babichou avec Iliona et Fin avec Prinzly.
Un récit personnel
Dans un entretien qu’il a accordé à Vogue France, le rappeur revient sur l’origine du titre, dont l’idée lui est venue lors d’une « visite du Rijksmuseum d’Amsterdam » et qui vise à raconter celles et ceux dont « on ne se souviendra pas ». Devant le tableau de Napoléon de François Gérard, il se questionne sur la « grandeur » de ce personnage historique.
« Derrière cette gloire […], combien de personnes ont été massacrées, tandis que le statut de la femme régressait dans le Code civil et qu’on rétablissait l’esclavage ? Aujourd’hui, les massacres et les oppressions persistent, pendant que des femmes pourtant puissantes comme ma mère nous donnent naissance et luttent toute leur vie. Mais elles, on ne s’en rappellera pas. Contrairement à Napoléon… »
Trois ans se sont écoulés depuis L’amour, qui avait rassemblé un public transgénérationnel et offert l’un des plus grands succès de Disiz, avec Rencontre en duo avec Damso. L’attente autour de On s’en rappellera pas tient aussi à cela : confirmer une métamorphose artistique saluée, tout en poursuivant l’expérimentation. Si Melodrama a déjà ouvert la voie dans les charts, le reste de l’album devra répondre au défi posé.