La carte SIM traverse les époques et reste la meilleur alliée de nos équipements mobiles. Après une vague successive de changements de formats, elle s’apprête à connaître une nouvelle évolution de taille. Explications
Le téléphone portable a énormément évolué au cours des deux dernières décennies, devenant un objet incontournable du quotidien. Du modèle basique centré sur la fonction téléphone jusqu’aux smartphones multifonctions, les usages ont évolué pour répondre aux attentes des utilisateurs, et parfois même créer le besoin. Un élément reste toutefois incontournable pour profiter au mieux de son équipement : la carte SIM. Cette carte à puce s’insère depuis des années dans nos mobiles, tablettes et autres appareils connectés pour nous donner un accès au réseau mobile.
Qu’est-ce qu’une carte SIM ?
Indispensable, la carte SIM (Subscriber Identity/Identification Module en anglais) est en effet utilisée pour stocker les informations spécifiques relatives à l’abonnement et permettre l’accès à différents services tels que les appels, l’envoi SMS/MMS ou Internet. La SIM peut aussi sécuriser l’accès à un mobile et au réseau, ou encore stocker des données comme ses contacts. Notez que nous nous intéressons ici aux cartes SIM « classiques » utilisées en téléphonie mobile, et non aux cartes SIM M2M.
La carte SIM se voit ainsi confier plusieurs missions et s’est adaptée à l’évolution des mobiles. Depuis quelques années, son format a évolué et nous retrouverons bientôt l’iSIM dans nos terminaux mobiles. Quelles différences avec l’eSIM ou la nano-SIM ? Pourquoi la SIM continue-t-elle d’évoluer ? On fait le point sur les différents formats de cartes SIM.
Une histoire de taille
Si nous avons débuté en expliquant ce qu’est une carte SIM et les différentes tâches qui lui sont confiées, c’est parce qu’elles restent globalement les mêmes, quel que soit son format. En effet, la SIM a parfois évolué pour accompagner le marché du mobile en se rendant notamment compatible avec les services proposés par le NFC.
Du haut de ses 30 ans, la carte SIM a connu plusieurs vies et on recense actuellement 5 types de cartes SIM différents, en attendant l’arrivée de l’iSIM. Apparue au tout début des années 1990, la « carte SIM » a d’abord eu la taille d’une carte de crédit (85,6x54x0,76 mm). Elle était particulièrement encombrante et peu adaptée à l’univers du mobile, dont l’ambition était de proposer des téléphones portables moins volumineux.
La mini SIM
Le milieu des années 1990, en 1996 très exactement, marque un tournant avec l’apparition de la « mini SIM ». Très populaire, elle a accompagné l’explosion du marché au point de devenir un « standard ». On retrouve ce format (25x15x0,76 mm) sur la SIM triple découpe que propose de nombreux opérateurs, mais il n’est aujourd’hui utilisé que par de vieux téléphones mobiles basiques. En effet, la volonté de miniaturiser la carte SIM a conduit le secteur à proposer un format « micro SIM » puis « nano-SIM ».
La micro SIM
La course à la miniaturisation remonte au début des années 2000. Sous la houlette d’un opérateur mobile japonais, le format « micro SIM » s’est imposé (15x12x0,76 mm) pour laisser plus de place aux autres composants. Elle accompagne les smartphones et les premiers iPad aux débuts des années 2010.
La nano-SIM
En 2012, Apple veut poursuivre l’effort de miniaturisation et introduit la « nano-SIM » avec l’iPhone 5. Une nouvelle étape pour le format carte SIM qui connaît une nouvelle cure d’amaigrissement (12,30×8,8×0,67 mm) pour accompagner des smartphones toujours plus fins et légers. Ce format est désormais utilisé par de nombreux fabricants, tandis que l’architecture de la carte SIM garantit une certaine rétrocompatibilité. Il est possible de transformer une carte « nano-SIM » en carte « micro SIM » ou « mini SIM » à l’aide d’un adaptateur. À l’inverse, une découpe offre la possibilité de passer d’un grand format à un format réduit.
Avec la « nano-SIM », on dénombre quatre types de cartes physiques et ce format devrait être le dernier à proposer une interface physique. En effet, une nouvelle évolution de la carte SIM a fait son apparition et prend la forme d’une carte virtuelle.
L’eSIM, la virtualisation de la carte SIM
Dernière évolution du format, l’eSIM virtualise totalement la carte SIM et commence peu à peu à s’imposer. Sa percée reste timide en France, même si les opérateurs et les fabricants améliorent sa prise en charge. Avec l’eSIM, la carte à puce disparaît au profit d’un composant soudé à la carte mère qui intègre toutes les fonctions. Cette approche libère entièrement l’espace autrefois alloué à une carte physique.
Ce changement est intéressant pour les smartphones, mais aussi et surtout pour les objets connectés n’ayant pas toujours la place d’intégrer un emplacement SIM. Ce nouveau format offre donc divers avantages, comme nous l’avons expliqué dans ce dossier consacré à l’eSIM.
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Avec l’iSIM, l’avenir de la carte SIM se dessine
Enfin, la dernière évolution en date s’appelle l’iSIM et elle pourrait bientôt envahir nos appareils connectés. Le projet est soutenu par Qualcomm et des géants de la télécommunication que sont Vodafone et Thales. L’iSIM (integrated SIM) revendique la même approche virtuelle que l’eSIM et offre les mêmes avantages. Elle se distingue de cette dernière en étant intégrée directement dans la puce principale (SoC) de l’appareil connecté. Elle peut tirer parti des capacités avancées du SoC (capacité de calcul, vitesse, consommation d’énergie…) et proposer une sécurité matérielle accrue. Une nouvelle avancée qui permet aussi de libérer de l’espace sur la carte mère.
L’iSIM avait déjà été évoqué en 2018 et les tests vont se poursuivre avant de voir débarquer des appareils compatibles. Le groupe Thales assure que « l’avenir de l’iSIM s’annonce prometteur » tandis que Counterpoint Research estime que près de 500 millions d’appareils connectés prendront en charge l’iSIM d’ici à 2025. Les smartphones seraient les plus concernés, suivis des montres connectées.
Son adoption pourrait être facilitée en raison de son interopérabilité avec l’eSIM.
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