Il y a près de 30 ans, la licence vidéoludique Pokémon voyait le jour, et nul n’aurait pu prédire qu’elle allait avoir un tel impact pendant si longtemps.
Jeux vidéo, dessin animé, cartes à jouer… Nombreux sont les supports sur lesquels la célèbre saga s’épanouit. Mais, à l’occasion de la sortie de Légendes Pokémon : Z-A, nous souhaitions remonter le temps et revenir sur les cinq jeux qui ont profondément marqué l’histoire de l’industrie vidéoludique et marqué de véritables évolutions pour la franchise.
| Pokémon Rouge & Bleu
Difficile d’imaginer aujourd’hui l’ampleur du phénomène sans revenir à la toute première génération. Sortis initialement en 1996 sur Game Boy au Japon (sous les noms Rouge et Vert), puis en 1999 en Europe dans leurs versions Rouge et Bleu, ces épisodes ont littéralement posé toutes les bases de la licence. Ainsi, pour la première fois, le joueur y incarnait un jeune dresseur parcourant la région de Kanto avec pour objectif de capturer des Pokémon, de les entraîner et de défier la célèbre Ligue Pokémon.
Autre élément primordial, son fameux slogan, « Attrapez-les tous », illustrait parfaitement l’objectif et mettait en avant les 151 premières créatures, avec également l’échange entre cartouches grâce au câble Link, une innovation alors inédite qui donnait au jeu une dimension sociale unique.
Mais ce double lancement n’a pas seulement donné naissance à l’une des séries vidéoludiques les plus populaires de tous les temps : il a aussi redéfini les contours du RPG sur console portable. Pokémon Rouge & Bleu ont popularisé le concept du jeu pensé comme une expérience communautaire, à la croisée du jeu vidéo, des cartes à collectionner et du dessin animé. Véritable raz-de-marée culturel à la fin des années 1990, ces premiers épisodes ont transformé la Game Boy en phénomène mondial, initié des millions d’enfants au jeu vidéo et lancé une franchise devenue incontournable, qui continue d’influencer l’industrie aujourd’hui.
| Pokémon Or & Argent
Succéder au raz-de-marée de Pokémon Rouge & Bleu n’était pas une tâche facile, et pourtant, Pokémon Or & Argent ont relevé le défi avec brio. Sortis en 1999 au Japon et en 2001 en Europe sur Game Boy Color, ces deux épisodes ont enrichi la formule de la première génération avec énormément de nouveautés importantes. Le joueur y découvrait cette fois la région de Johto, inspirée du Japon traditionnel, avec 100 nouvelles créatures à capturer, mais aussi l’introduction des types Ténèbres et Acier, l’apparition des baies, la reproduction de Pokémon et la gestion du cycle jour-nuit influençant les rencontres.
Mais ce qui a véritablement marqué les esprits, c’est la richesse et la générosité du contenu. Une fois la Ligue Pokémon de Johto vaincue, le joueur pouvait continuer l’aventure en explorant l’intégralité de la région de Kanto, soit quasiment un deuxième jeu intégré au premier. Cette surprise incroyable, restée célèbre, donnait au titre une durée de vie hors norme pour l’époque et renforçait l’idée d’un monde Pokémon cohérent et connecté. C’est aussi dans Or & Argent qu’a été introduit le concept des Shinys, ces créatures aux couleurs alternatives rarissimes, appelées à devenir un véritable Graal pour les collectionneurs.
Avec cette nouvelle génération, Pokémon a prouvé que la licence était durable, qu’elle savait se renouveler et s’enrichir sans trahir ses bases. Plus impressionnant encore, pour beaucoup de joueurs, Pokémon Or & Argent représentent l’âge d’or de la licence, celui où la magie de la découverte s’est alliée à une profondeur de jeu inédite sur console portable.
| Pokémon Rubis & Saphir
Sortis en 2002 sur Game Boy Advance au Japon (2003 en Europe), Pokémon Rubis & Saphir marquaient le passage à une génération encore plus colorée, plus détaillée et plus ambitieuse. Exit la nostalgie de Kanto et Johto : le public découvrait la région de Hoenn, un territoire insulaire riche en paysages aquatiques et exotiques. Et, cerise sur le gâteau, avec 135 nouvelles créatures, le Pokédex s’élargissait encore !
Mais Rubis & Saphir ne se contentaient pas d’un simple lifting graphique. Ils apportaient plusieurs innovations structurelles : la météo dynamique influençant les combats, l’apparition des capacités spéciales et des natures pour chaque Pokémon, ou encore les combats en duo, une mécanique qui allait devenir un pilier des compétitions officielles. L’accent mis sur l’élevage et l’optimisation marquait également le début d’une approche plus compétitive de la licence, préparant le terrain pour les futurs tournois et championnats du monde.
À côté de cela, Rubis & Saphir introduisaient aussi des fonctionnalités inédites, comme les Concours Pokémon, permettant de montrer ses créatures sous un autre angle que le combat, renforçant ainsi l’idée que l’univers Pokémon pouvait être vécu de multiples façons.
| Pokémon Diamant & Perle
Quand Pokémon Diamant & Perle débarquent sur Nintendo DS, la série franchit un cap symbolique : celui du jeu en ligne. Pour la première fois, il n’était plus nécessaire de sortir le câble Link ou de se retrouver dans la cour de récré pour échanger des Pokémon. Grâce au wifi, les joueurs pouvaient désormais combattre et compléter leur Pokédex avec le monde entier : une nouveauté qui bouleversait l’expérience et qui faisait du jeu un phénomène connecté à l’échelle mondiale.
Ces versions introduisaient aussi la région de Sinnoh, avec ses vastes montagnes, ses mythes fondateurs et ses 107 nouveaux Pokémon. Le système de combat fut lui aussi repensé : la distinction entre attaques physiques et spéciales dépendait enfin du mouvement utilisé, et non plus du type, bouleversant ainsi la stratégie et posant les bases d’un métagame plus riche.
Mais Pokémon Diamant & Perle n’ont pas seulement ajouté du contenu et de nouvelles mécaniques : ils ont aussi et surtout modernisé la série. Bien que parfois critiqués pour leur lenteur et leurs graphismes un peu rigides, ces épisodes ont marqué une étape décisive en inscrivant Pokémon dans l’ère du jeu en ligne.
| Pokémon Go
Pour terminer, nous souhaitions évoquer le cas de Pokémon Go, un jeu qui, à son lancement en 2016, a été un véritable phénomène que personne n’avait vu venir, mais qui proposait une idée révolutionnaire : capturer des Pokémon… dans le monde réel. Grâce au GPS et à l’appareil photo de votre smartphone, les créatures apparaissent dans les rues, les parcs ou les places publiques, et poussaient donc le joueur à ne plus être qu’un simple spectateur : il fallait sortir de chez soi, marcher et explorer pour progresser !
En quelques jours, Pokémon Go rassemblait des millions de joueurs de tous âges, provoquant des rassemblements spontanés dans les villes du monde entier. Les PokéStops et Arènes sont devenus des points de rendez-vous, créant une dimension sociale inédite pour la licence. Le jeu a aussi marqué l’histoire par son impact culturel : il a popularisé la réalité augmentée à grande échelle, incité à l’activité physique et donné à Pokémon une visibilité inédite, bien au-delà du public habituel des consoles Nintendo.
Certes, le jeu a connu des débuts chaotiques avec des serveurs saturés et un contenu limité. Mais il a évolué au fil des ans, enrichi par des mises à jour régulières et des événements saisonniers. Aujourd’hui encore, Pokémon Go reste un pilier de la franchise, avec une communauté active et des compétitions mondiales. Surtout, il a prouvé que Pokémon pouvait s’adapter à de nouveaux supports et séduire un public immense, y compris des joueurs qui n’avaient jamais touché à un RPG Pokémon traditionnel. Une véritable prouesse !
