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Indociles (Wayward) : la série de Netflix s’inspire-t-elle d’un fait bien réel ?

30 septembre 2025
Par Agathe Renac
“Indociles”, le 25 septembre 2025 sur Netflix.
“Indociles”, le 25 septembre 2025 sur Netflix. ©Netflix

Derrière l’intrigue haletante de ce thriller signé Mae Martin et porté par Toni Collette se cache une histoire bien plus intime qu’il n’y paraît.

Netflix semble avoir trouvé son nouveau phénomène sériel. Diffusée depuis le 25 septembre, Indociles (Wayward en version originale) s’est hissée dans le top 10 des programmes les plus visionnés de la plateforme en seulement quelques heures. Un succès qui repose notamment sur la performance de Toni Collette et sur le suspense savamment distillé dans ses huit épisodes.

Créée et incarnée par l’humoriste non-binaire Mae Martin, déjà remarqué·e pour Feel Good, la mini-série est portée par Toni Collette (Hérédité), Sarah Gadon (Enemy), Sydney Topliffe (Davey & Jonesie’s Locker), Alyvia Alyn Lind (Chucky), Brandon Jay McLaren (The Rookie : le flic de Los Angeles), ou encore Patrick J. Adams (Suits).

Une expérience bien réelle

Indociles nous transporte à Tall Pines, une ville bucolique où les apparences sont trompeuses. Au début des années 2000, Alex Dempsey, policier transgenre, y pose ses valises avec sa compagne enceinte, Laura. Mais derrière les palissades blanches et les pelouses impeccables, le vernis craque. L’académie locale pour adolescents en difficulté, dirigée par l’énigmatique Evelyn Wade, semble être l’épicentre d’un malaise profond.

Sarah Gadon et Mae Martin dans Indociles.©Netflix

Lorsque deux élèves, Abbie et Leila, tentent de s’enfuir, Alex commence à entrevoir les secrets que la ville s’évertue à étouffer. Au fil des épisodes, l’œuvre orchestre un ballet de faux-semblants et d’alliances inattendues, tout en interrogeant le conflit des générations et les abus liés à « l’industrie des adolescents en difficulté ».

Si l’intrigue de la série est fictionnelle, elle s’inspire néanmoins d’une expérience bien réelle. Interrogé·e par Tudum, Mae Martin confie s’être nourri·e de souvenirs personnels et de récits entendus durant son adolescence pour imaginer Indociles. « J’étais une adolescente rebelle au début des années 2000, et ma meilleure amie a été envoyée dans l’un de ces instituts, affirme-t-iel. Elle est revenue avec des histoires absolument folles. »

Alyvia Alyn Lind dans Indociles.©Netflix

Cette amie, Nicole, était par ailleurs consultante sur le show, rapporte Cosmopolitan. La salle d’écriture comptait également un scénariste ayant lui-même fréquenté l’une de ces écoles controversées, gage d’une recherche d’authenticité dans la création du récit.

Au-delà de cette expérience, Mae Martin a puisé dans ses propres souvenirs, dans ce « profond sentiment d’injustice envers le monde » qui caractérise l’adolescence, cette période où « les jeunes découvrent qui ils sont et acquièrent un sens moral très développé », comme iel l’explique à The Wrap. Une friction, entre l’idéalisme adolescent et le cynisme du monde adulte, qui constitue le cœur de la nouvelle production de Netflix.

Des influences assumées

Quand Tudum l’interroge sur ses inspirations, Mae Martin évoque de multiples références, dont Une vie volée, Get Out ou encore l’atmosphère pesante de Fargo. « C’est comme si on prenait les enfants de Booksmart et qu’on les mettait dans Vol au-dessus d’un nid de coucou », s’amuse-t-iel.

Mae Martin et Toni Collette dans Indociles.©Netflix

Le mouvement Synanon, fondé en 1958 à Los Angeles par Charles Dederich, a aussi servi de matrice à sa réflexion. Présenté à l’origine comme une alternative aux Alcooliques anonymes, ce groupe s’est transformé au fil des années en une véritable secte.

« J’étais profondément intrigué·e d’apprendre que les origines [de ces instituts pour jeunes] remontent en grande partie aux groupes d’entraide et aux sectes des années 1970 », relate Mae Martin dans un entretien rapporté par Télé-Loisirs. Sa méthode phare, le « jeu Synanon », consistait en des séances de confrontation violente entre participants, avant des embrassades censées sceller la réconciliation. Un rituel qui trouve un écho dans l’épisode 3 d’Indociles, comme le souligne le Time.

Isolde Ardies, Maia Jae Bastidas, Milton Torres Lara, John Daniel, Sydney Topliffe, Alyvia Alyn Lind, Toni Collette, Erik Junnola et Charlie Gibbard-McCall dans Indociles.©Netflix

C’est en découvrant comment cette secte démantelée avait marqué « les débuts de l’industrie des adolescents en difficulté » que Mae Martin a su qu’iel tenait là un « terrain fertile pour un thriller ». Un terreau bien réel pour une fiction qui, sous ses airs de divertissement à suspense, ausculte avec finesse les dérives d’un système et un éternel conflit entre les générations.

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Article rédigé par
Agathe Renac
Agathe Renac
Journaliste