L’auteur de best-sellers signe une création inédite pour la télévision. Diffusée sur France 2 le 22 septembre, cette fresque écologique et sociale en six épisodes met en scène un village cévenol déchiré par un projet de forage.
À peine quelques semaines après Rien ne t’efface sur TF1, Michel Bussi est déjà de retour sur le petit écran. Cette fois, il n’est pas question d’adaptation : La vallée fracturée est une création originale, née de sa collaboration avec Christian Clères et réalisée par Elsa Bennett. En six épisodes, la série s’attaque à une matière hautement inflammable : un projet de forage de gaz de schiste dans un village cévenol. Malgré une ambition palpable, la presse s’avère peu convaincue.
Une vallée sous tension
Au cœur des Cévennes, le village de Salvérac se déchire. Charles Kaskia, ingénieur multimilliardaire, entend exploiter la vallée au profit d’un consortium international. Face à lui, la maire Floriane Bourdieu et le géologue Pierre Donjon organisent la résistance. Derrière le thriller, les scénaristes explorent fractures sociales, luttes écologiques et affrontements entre habitants.

Pour porter ce récit, France 2 mise sur des visages familiers. Aux côtés d’Anne Charrier, Thierry Godard, Nicolas Gob, Anna Cervinka, Théo Augier ou encore Jane Cara incarnent les villageois. Plusieurs comédiens de L’île prisonnière, succès de 2023 signé du même duo Bussi-Clères, reprennent ici du service.
Un accueil critique mitigé
Malgré un terrain plutôt prometteur, les premiers retours de la presse se montrent tièdes. Télérama salue l’originalité du sujet, mais pointe « un thriller aussi manichéen que chargé », encombré d’une galerie de personnages réduits à des fonctions. Screen+ juge la série « longue, laborieuse et détestable », engluée dans « une interminable chasse à l’homme » qui étouffe la tension dramatique.

Télé-Loisirs nuance ce constat en mettant en avant la beauté des paysages et l’énergie du casting, rappelant que Charrier et Godard ont eux-mêmes assuré certaines cascades. Reste que l’accumulation de courses-poursuites et de drones tueurs ne suffit pas à compenser le manque de profondeur des protagonistes.
Tous s’accordent sur un point : la série ambitionne d’aborder de front les rapports de force entre multinationales et territoires fragiles, écho aux mobilisations récentes contre des projets industriels. Mais cette actualité brûlante se traduit par une narration jugée mécanique, corsetée dans un affrontement sans nuance entre résistants héroïques et industriels caricaturaux.