Mini-série en quatre épisodes, Miss Austen s’intéresse à l’histoire de Cassandra Austen, sœur de Jane, célèbre autrice britannique d’Orgueil et préjugés.
Arte propose à partir de ce 18 septembre Miss Austen, une mini-série britannique en quatre épisodes produite par la BBC. Adaptée du roman de Gill Hornby, elle porte sur une énigme familiale et littéraire : pourquoi Cassandra Austen, sœur aînée de Jane, a-t-elle détruit la correspondance de l’autrice d’Orgueil et préjugés ? La production déploie une fiction naviguant entre réalité et interprétation romanesque.
Une intrigue à partir d’un mystère
L’histoire s’ouvre en 1830, plus de dix ans après la mort de Jane Austen. Cassandra se rend au presbytère de Kintbury pour soutenir Isabella Fowle, fille d’une amie de Jane dont le père est à l’agonie.

Mais derrière cette visite se cache un autre objectif : récupérer les lettres écrites par sa sœur à la famille Fowle. La trame alterne entre ce présent et des flashbacks retraçant la jeunesse des deux sœurs, leurs espoirs, leurs désillusions et leurs sacrifices.
Ce que l’histoire confirme
L’existence de cette correspondance est bien réelle. Sur les quelque 3 000 lettres que Jane aurait rédigées, seules environ 160 ont survécu. Le reste a disparu, en grande partie brûlé par Cassandra. Ce geste est attesté par les biographes et nourrit depuis deux siècles la frustration des chercheurs privés de confidences de la romancière.

De nombreux personnages présents dans la série appartiennent, eux aussi, au réel : Mary Austen, la belle-sœur, ou encore Tom Fowle, le fiancé de Cassandra mort prématurément. Quant à la précarité des femmes célibataires privées d’héritage, elle reflète une réalité sociale largement documentée au Royaume-Uni à cette époque.
Ce que la fiction invente
Là où le roman de Gill Hornby, puis la série, prennent des libertés, c’est dans l’interprétation de ces faits. Les motivations de Cassandra, les dialogues, les confrontations avec Mary ou Isabella : ces éléments relèvent de la reconstruction.
L’épisode de Kintbury n’est pas attesté par les sources : il sert de cadre narratif à une hypothèse plausible, mais non vérifiée. De même, le contenu des lettres brûlées est imaginé – jugements sur la famille, confidences, remarques satiriques…
Ce mélange nourrit l’intérêt de Miss Austen, qui invente détails et motivations, tout en restant fidèle au cadre historique. La reconstitution des intérieurs, les dialogues avec accent et la condition féminine donnent corps à une énigme restée ouverte. Si la réalité ne livre que peu de certitudes, la fiction comble les silences.