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Entre fidélité et classicisme, que vaut Miss Austen sur Arte ?

18 septembre 2025
Par Sarah Dupont
Miss Austen.
Miss Austen. ©Bonnie Prod/Robert Viglasky

Diffusée ce soir sur Arte après avoir séduit la BBC, Miss Austen lève le voile sur Cassandra, la sœur de Jane, gardienne et censeur de son héritage. Adaptée du roman de Gill Hornby, elle revisite un mystère littéraire avec faste et sobriété.

La BBC avait ouvert le bal en février dernier ; Arte prend le relais ce soir. En quatre épisodes, la mini-série britannique Miss Austen débarque sur la chaîne franco-allemande ce 18 septembre. Adaptée du roman de Gill Hornby publié en 2020, elle s’inspire d’un mystère littéraire : la destruction par Cassandra Austen, sœur aînée de Jane, de sa correspondance. Une énigme familiale transformée en drame d’époque.

Un héritage littéraire revisité

L’histoire débute vers 1830. Cassandra se rend au presbytère de Kintbury pour soutenir Isabella Fowle, fille d’une amie de Jane, dont le père est mourant. Mais derrière son geste se cache une quête : récupérer et détruire les lettres de sa sœur avant qu’elles ne tombent entre de mauvaises mains, notamment celles de sa belle-sœur, Mary Austen. Le récit alterne avec des flashbacks retraçant les joies et les blessures des deux sœurs et met en lumière leur relation fusionnelle.

Synnove Karlsen dans Miss Austen.©Bonnie Prod/Robert Viglasky

Keeley Hawes prête ses traits à Cassandra, face à Patsy Ferran qui incarne Jane dans sa jeunesse. Rose Leslie, Alfred Enoch et Jessica Hynes complètent une distribution dirigée par la réalisatrice Aisling Walsh et la scénariste Andrea Gibb.

Des critiques globalement séduites

Les critiques convergent sur l’originalité de l’œuvre. Pour Le Monde, Miss Austen séduit par sa « description minutieuse et tout en sobriété du destin que la société anglaise réservait aux jeunes filles », en contrepoint des excès de Bridgerton. Le Financial Times salue une série « élégante », tandis que The Guardian parle d’un « drame d’époque absolument régal » et TV Magazine décrit « un portrait intime et plein d’esprit », où Cassandra devient « l’ange gardien » de l’autrice d’Orgueil et préjugés.

Patsy Ferran et Synnove Karlsen dans Miss Austen.©Bonnie Prod/Robert Viglasky

L’interprétation revient souvent au cœur des éloges. The Guardian juge Hawes « magnifique » et loue la capacité de Ferran à incarner une Jane pleine de vivacité et d’impertinence, tout comme le Financial Times, qui la voit « brillante » dans un personnage « maladroit, difficile et acerbe », loin du romantisme édulcoré.

Cependant, certains médias ont des réserves. Télérama juge la minisérie « trop sage pour la si mordante Jane Austen », regrettant une facture « très classique » et une narration « un peu alambiquée ». Selon l’hebdomadaire, si Hawes est irréprochable, elle reste privée de véritables scènes marquantes. Pour Arte, la force de cette série réside dans sa fidélité à l’esprit austenien. La chaîne la décrit comme « caustique et romanesque », mêlant amours contrariées, satire sociale et évocation des destins féminins dans une société dominée par l’héritage et la dot.

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