Plus sombre et politique, cette suite divise la presse, entre louanges pour son nouveau méchant et critiques sur un récit jugé inégal.
La rentrée s’annonce sanglante sur Prime Video. Le 17 septembre, la seconde saison de Gen V débarque sur la plateforme avec ses trois premiers épisodes. Spin-off direct de The Boys – dont la cinquième et ultime saison est attendue en 2026 –, la série poursuit l’exploration d’un univers où les super-héros sont façonnés par la toute-puissante société Vought. Là où l’œuvre originale scrute les dérives de ces super, Gen V se concentre sur Godolkin University, une école où des jeunes découvrent leur pouvoir et l’envers du décor de leur condition.
De nouveaux complots
Sortie en 2023, la première saison dévoilait les manipulations de Vought autour du Compound V. La suite reprend après la saison 4 de The Boys : Homelander règne d’une main de fer sur l’Amérique, tandis que Cipher, nouveau doyen incarné par Hamish Linklater, prend la tête de Godolkin. Marie, Jordan et Emma, meurtris par les épreuves passées, se retrouvent piégés dans une nouvelle conspiration, centrée sur le mystérieux « projet Odessa ».

Si l’on en croit les premiers retours critiques, cette nouvelle saison démarre bien. Numerama salue une suite « digne héritière de The Boys », qui « perd beaucoup moins de temps avec des amourettes adolescentes » et assume des enjeux plus sombres, au diapason de l’actualité politique américaine.
Le média insiste sur l’interprétation de Hamish Linklater, « véritable caméléon » dont le personnage s’impose comme l’atout principal de ces nouveaux épisodes. Un enthousiasme partagé par Télé-Loisirs, qui estime que Cipher est « glaçant et mystérieux, impeccablement interprété », au point de « faire pâlir de jalousie Le Protecteur ».
Entre excès et pertinence
Toujours selon Télé-Loisirs, la série « reste en phase avec l’actualité », explorant réseaux sociaux, influenceurs ou IA. Une orientation qui, pour The Guardian, illustre l’équilibre instable de Gen V, entre satire politique, romance ado et obscénité. Le quotidien britannique souligne le côté « follement irrévérencieux » de cette saison, saturée de jurons, de violence et de séquences outrancières, estimant que ce mélange conserve un certain charme.

Au-delà de l’excès, la saison est marquée par la disparition de Chance Perdomo, décédé en 2024. Plusieurs médias, dont Variety, notent que la série a su transformer cette épreuve en un hommage respectueux. Son absence irrigue les intrigues, notamment à travers son père Polarity. Numerama parle d’une « émotion palpable ».
L’ombre d’un surplace
L’ensemble n’échappe toutefois pas à des critiques. Les Numériques juge le show en perte de vitesse, dénonçant une « régression narrative » et un « retour à la case départ », où les héros enquêtent une nouvelle fois sur les manipulations de Godolkin sans véritable renouvellement.

Le site déplore aussi un humour trop facile, où les pouvoirs deviennent « plus souvent l’occasion d’une blague graveleuse qu’autre chose ». Variety abonde parfois dans ce sens : la production « néglige une partie de la satire universitaire qui a contribué à définir son humour », absorbée par le rythme croissant des allers-retours avec la série mère. Même Numerama, pourtant enthousiaste, concède que le final déçoit, sacrifiant la cohérence pour préparer directement la saison 5 de The Boys.