Adaptée du roman de Claudia Piñeiro, la mini-série réalisée par Daniel Burman condense en trois épisodes une intrigue politique et familiale dans le nord de l’Argentine. Un mélange des genres qui séduit globalement la presse spécialisée, malgré quelques failles.
Trois épisodes, moins de deux heures trente. Arrivée sur Netflix le 12 septembre, Les malédictions avance vite et ne s’égare pas. Daniel Burman, épaulé par Martín Hodara, adapte le roman de Claudia Piñeiro paru en 2017 et construit un récit sec, où chaque plan sert à nourrir l’histoire. Au casting, Leonardo Sbaraglia incarne un gouverneur argentin dont l’autorité s’effrite, Gustavo Bassani son bras droit au rôle ambigu et Alejandra Flechner impose une figure maternelle, dure et tranchante.
Pouvoir et enlèvement
L’intrigue se déroule dans une province isolée du nord de l’Argentine. Fernando Rovira, gouverneur en quête de réélection, doit arbitrer un vote déterminant sur l’exploitation du lithium. Derrière ce projet se cachent pressions économiques, luttes d’influence et intérêts familiaux, qui placent l’élu dans une position fragile. Alors que ses adversaires politiques guettent la moindre faille, ses proches semblent aussi animés par des ambitions et des rancunes plus anciennes.

C’est dans ce climat déjà tendu que survient la disparition de sa fille, un enlèvement qui transforme la crise publique en drame. Les motivations du ravisseur ne se réduisent pas à une simple rançon : elles renvoient à des dettes morales, des alliances trahies et des décisions enfouies depuis plus d’une décennie.
Un enthousiasme marqué en France
En France, les médias ont vu dans ce court programme un pari réussi. Télé-Loisirs parle d’« une série à ne pas manquer », mettant en avant son format compact, rare sur la plateforme. Pour Elle, « elle s’inscrit comme un des thrillers à ne pas manquer en ce début du mois de septembre ». Le magazine souligne aussi la légitimité de l’adaptation, Claudia Piñeiro étant une autrice reconnue et déjà plusieurs fois portée à l’écran, notamment avec ses ouvrages Elena sait et La petite lucarne.

La presse argentine se montre plus partagée. EscribiendoCine relève l’intelligence du format en trois actes et la justesse du long flashback, mais regrette une conclusion « précipitée ». Otros Cines va plus loin : si la série profite d’une qualité technique « impeccable » et d’un mélange assumé entre drame politique, familial et western, elle pèche par excès de dialogues explicatifs.
En Espagne, Que Ver s’attarde sur la mise en scène. Le site note une « photographie hypnotique », tournée à près de 4 000 mètres d’altitude, et insiste sur la force du duo Leonardo Sbaraglia – Alejandra Flechner, dont les confrontations donnent de l’intensité à l’ensemble. L’avis se nuance toutefois, avec une fin jugée ici aussi trop prévisible et moins travaillée.