La couleur des mots est une mosaïque de récits et de parcours réussis, malgré les différences et la diversité des identités. Pour ce nouvel épisode, nous partons à la rencontre de Sabyl Ghoussoub, qui publie Beyrouth entre parenthèse.
Les racines sont utiles pour deux choses : les fuir et les retrouver.
Sabyl Ghoussoub
Cette citation emprunté à l’écrivain Samuel Brussel ouvre le deuxième roman de Sabyl Ghoussoub, “Beyrouth entre parenthèses ». Une pensée qui résume tout l’esprit de l’œuvre en construction de ce jeune auteur franco libanais né en 1988 à Paris où s’étaient réfugiés ses parents treize ans plus tôt pour fuir l’interminable guerre civile libanaise.
Sabyl Ghoussoub qui est aussi commissaire d’exposition, journaliste et photographe s’inscrit dans le mouvement de ces jeunes artistes et écrivains libanais, souvent nés dans l’exil qui s’affranchissent des carcans politiques et religieux de ce pays qui ne cicatrise pas de ses blessures de la guerre civile et porte les stigmate des conflits en cours de ses voisins comme la Syrie et bien sur Israël avec qui le Liban est toujours en guerre larvée.
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Ghoussoub manie l’humour et la transgression bien utile pour naviguer dans la complexité et la richesse de sa double identité et pour affronter les vicissitudes de l’histoire contemporaine du pays de ses origines familiales. Un pays dont la crise sanitaire a étouffé une révolution et peut être aussi le scandale de l’explosion de 2700 tonnes de nitrate d’ammonium délaissées par les autorités dans le port de Beyrouth le août 2020. C’est juste après cette date où le cœur des libanais à explosé, qu’à été publié aux éditions de l’Antilope ce deuxième roman d’un écrivain va vous surprendre par la liberté de son ton et sa légèreté malicieuse.