Privation, manque de soutien psychologique, blessures physiques… Vingt ans après le lancement de The Biggest Loser, la plateforme pointe du doigt les dérives de cette émission devenue mythique.
C’est l’une des téléréalités les plus populaires et controversées de la télévision américaine. Lancée en 2004 sur la chaîne NBC, The Biggest Loser faisait la promesse de changer la vie de ses candidats. Le principe ? Plusieurs personnes en surpoids s’affrontent dans une compétition. Celui qui perd le pourcentage le plus élevé de masse corporelle remporte la somme de 250 000 $.
L’émission a rapidement fasciné les spectateurs, qui ont suivi les aventures des participants et de leurs coachs personnels durant 18 saisons et 258 épisodes. Malgré sa popularité, The Biggest Loser n’a néanmoins pas échappé à de (très) nombreuses critiques et polémiques.
Des témoignages inédits
Diffusé depuis le 15 août sur Netflix, The Biggest Loser : le poids du show s’intéresse aux coulisses de ce programme culte. Exit les phrases inspirantes et les séquences chocs : le documentaire en trois parties entend bien enquêter sur les dérives de cette téléréalité qui se veut « inspirante ».
Réalisée par Skye Borgman (Girl in the Picture : crime en abîme) et produite par Boardwalk Pictures, la série « se penche sur la façon dont le programme aborde la transformation, les mécanismes de soutien en place et les défis singuliers que pose le tournage d’une émission de téléréalité [et] analyse l’impact que l’expérience a eu sur la vie des participants, bien après la fin du tournage », détaille le synopsis.
Manque de soutien psychologique, privation, blessures physiques, troubles alimentaires, pression mentale, isolation des candidats… Le show interroge la responsabilité de l’émission et de ses producteurs, et analyse leurs dérives à travers le témoignage d’anciens participants, d’entraîneurs, de producteurs et de professionnels de santé.
Elle donne ainsi la parole à Danny Cahill (gagnant de la saison 8), Tracey Yukich (saison 8), Suzanne Mendonca (saison 2), Aubrey Gordon (autrice de You Just Need to Lose Weight), Bob Harper (coach), Alison Sweeney (animatrice de 12 saisons), et les co-créateurs de l’émission, J. D. Roth et David Broome.
Ils racontent leur souffrance psychologique et physique, certains confiant que « [leurs] organes étaient en train de lâcher » et qu’ils pouvaient « à peine marcher ». Producteur exécutif du programme, J. D. Roth admet quant à lui qu’ils ne recherchaient pas « des personnes obèses et heureuses », mais plutôt « des personnes obèses et malheureuses », pour assurer leurs objectifs d’audiences – au risque de participer à la diffusion de stéréotypes grossophobes.
