Critique

Ma vie avec les Walter Boys : la saison 2 est-elle à la hauteur de la première ?

28 août 2025
Par Sarah Dupont
“Ma vie avec les Walter Boys”, saison 2, le 28 août 2025 sur Netflix.
“Ma vie avec les Walter Boys”, saison 2, le 28 août 2025 sur Netflix. ©Netflix

Retour à Silver Falls pour Jackie Howard et ses amours contrariées. Le feuilleton sentimental de Netflix est de retour ce 28 août, entre clichés de ranch et teen romances.

Triangle amoureux, lycée et cowboy : ces trois mots suffisent à cerner Ma vie avec les Walter Boys. Ce 28 août, la série adolescente de Netflix fait son retour avec une seconde saison. Il aura fallu patienter 18 mois pour retrouver Silver Falls, décor du roman éponyme d’Ali Novak, qui s’est offert, grâce à la plateforme, une nouvelle jeunesse. L’autrice a même profité de cet élan pour publier un second tome en 2025, dix ans après la parution du premier.

Un teen drama convenu, mais efficace

Il faut bien le reconnaître : la première saison n’avait rien inventé. Une romance aux sentiers mille fois arpentés, portée par l’éternel duo des frères ennemis – le bon et le mauvais garçon – façon Vampire Diaries, mais sans crocs, troquant le surnaturel pour les chevaux et une dose supplémentaire de mièvrerie.

Nikki Rodriguez et Ashby Gentry dans Ma vie avec les Walter Boys, saison 1.©Netflix

Rien de neuf sous le soleil du Colorado, donc, mais un charme léger, un peu insouciant, qui avait suffi à séduire un public adolescent avide d’idylles classiques. Reste à savoir si ce nouveau chapitre s’en tient à cette formule vue et revue, ou s’il ose enfin un écart capable de surprendre et, peut-être, d’élever le récit.

Le deuil et les premiers émois

La saison inaugurale suivait Jackie Howard, une jeune New-Yorkaise devenue orpheline et recueillie par la meilleure amie de sa mère, à la tête de la très nombreuse fratrie Walter dans un ranch du Colorado. Tentant de faire son deuil tout en apprivoisant ce nouvel environnement loin des gratte-ciel, la jeune fille se retrouvait bientôt embarquée dans une romance lycéenne.

Isaac Arellanes, Myles Perez, Connor Stanhope, Noah LaLonde et Ashby Gentry dans Ma vie avec les Walter Boys, saison 1.©Netflix

Officiellement en couple avec Alex, l’intello appliqué, elle n’en demeurait pas moins troublée par l’irrésistible Cole, son frère rebelle, ancien quarterback. L’ultime épisode s’achevait d’ailleurs dans la confusion : une déclaration d’amour d’Alex, un baiser volé avec Cole et, incapable de trancher, Jackie choisissant la fuite vers New York.

L’heure du retour

Le début de la seconde saison reprend après cette fuite new-yorkaise. Jackie revient finalement à Silver Falls, convaincue par Katherine de retrouver sa place dans la famille. Officiellement, elle veut se réconcilier avec Alex et poser des limites à Cole. Mais ce retour n’a rien de serein. Alors qu’elle est encore marquée par son deuil, elle doit encaisser les reproches de certains membres, prompts à lui rappeler son absence estivale.

Ashby Gentry dans Ma vie avec les Walter Boys, saison 2.©Netflix

En quelques semaines dans le récit – plusieurs mois dans la production –, Alex (Ashby Gentry) a troqué ses livres contre l’arène des rodéos. Chemise à carreaux, mâchoire carrée, regard sombre, il incarne désormais le cliché du jerk du lycée, archétype du brun mystérieux qu’on croyait disparu avec les années 2010. « Il a changé. Et pas de la bonne façon », souligne un personnage dès l’épisode d’ouverture. Une métamorphose autant savoureuse qu’agaçante, tant elle repose sur un cliché usé.

Noah LaLonde dans Ma vie avec les Walter Boys, saison 2.©Netflix

Cole (Noah LaLonde), en revanche, semble décidé à grandir. Privé de football par sa blessure, il prend ses études plus au sérieux et tente de se projeter dans un avenir éloigné de son image de quarterback rebelle. Le bad boy devient studieux, presque raisonnable. Une inversion de rôles caricaturale, mais qui suffit encore à relancer la mécanique.

Intrigues secondaires et maladresses

Les arcs parallèles s’inscrivent dans la même veine : Danny s’éprend de l’ex de son frère, Jackie tente de sauver le bal d’automne sacrifié par des coupes budgétaires… Rien de bouleversant, mais assez pour meubler l’intrigue.

Ellie O’Brien et Nikki Rodriguez dans Ma vie avec les Walter Boys, saison 2.©Netflix

Les dialogues hésitants, les silences gênés, les attitudes d’ados empêtrés dans leurs contradictions peuplent encore et toujours les scènes. On aimerait voir Jackie hausser le ton, s’affranchir enfin du poids des garçons et de leurs reproches. Après tout, n’est-elle pas encore une orpheline en deuil ? La série préfère pourtant recycler ses codes plutôt que la laisser s’affirmer un peu plus.

Entre ranch et pop mélancolique

L’identité visuelle reste la force de Walter Boys : rodéos, ranchs, chemises poussiéreuses… L’arrivée de Blake, coach d’Alex, accentue ce folklore très américain. Quant à la bande-son, elle oscille entre Billie Eilish et Gracie Abrams – un habillage efficace, mais terriblement attendu.

Sarah Rafferty et Nikki Rodriguez dans Ma vie avec les Walter Boys, saison 2.©Netflix

Certains personnages gagnent en revanche en relief. Cole, d’abord, qui devient entraîneur de l’équipe, contraint d’enterrer ses rêves de gloire pour endosser un rôle plus adulte. Danny se déleste de son bonnet et gagne enfin en assurance. Enfin, la relation de Jackie et Katherine reste le cœur sensible de la série, portée par Sarah Rafferty, sans doute la plus juste du casting.

Une série qui amuse, sans plus

Reste que la dynamique est celle d’un teen drama Netflix : dialogues trop souvent ridicules, rebondissements tirés par les cheveux (aka la fin de l’épisode 5) ou encore, à nouveau, un cliffhanger cousu de fil blanc.

Mais qu’importe : comme L’été où je suis devenue jolie, Walter Boys assume sa fonction de divertissement. Pas un grand récit, mais une œuvre mineure, honnête et efficace qui s’adresse aux ados d’aujourd’hui. Et avec succès, puisqu’un troisième chapitre, confirmé pour 2026, viendra prolonger ce triangle amoureux sans fin.

À lire aussi

Article rédigé par