Inspirée d’un reportage du Washington Post, la série relate l’histoire (vraie) d’une unité d’élite mexicaine qui traque les fugitifs américains.
Netflix l’a bien compris : le réel dépasse très souvent la fiction. Si la plateforme adapte de nombreux classiques de la littérature et des best-sellers contemporains (comme Cent ans de solitude, The Summer Hikaru Died ou encore Sandman), elle s’inspire aussi d’histoires vraies. De l’affaire Grégory à l’arnaqueuse Anna Delvey en passant par le tueur en série Jeffrey Dahmer, le géant du streaming n’hésite pas à puiser dans les archives judiciaires pour construire ses films et séries.
Diffusée dès le 9 juillet, La chasse aux gringos s’inscrit dans cette tradition. Sous ses airs de thriller divertissant, la production mexicaine dévoile une réalité méconnue : celle d’une unité d’élite de la police mexicaine qui traque les fugitifs américains en cavale vers le Mexique.
Une série sous tension
« La série suit une unité spéciale de la police mexicaine basée à Mexico, dont la mission consiste à repérer et à appréhender des fugitifs nord-américains ayant trouvé refuge au Mexique, détaille le synopsis. Grâce à une coopération avec les autorités américaines, cette équipe traque des criminels recherchés pour des affaires aussi diverses que le trafic, les fraudes ou les homicides. En coulisses, les enquêtes complexes s’entremêlent avec les enjeux politiques, les rivalités internes et les dilemmes moraux des agents. »
À l’origine, La chasse aux gringos n’est pas un livre, mais un article. En 2022, le journaliste Kevin Sieff publie dans le Washington Post le reportage A U.S. murder suspect fled to Mexico. The Gringo Hunters were waiting (Un Américain suspecté de meurtre s’est enfui au Mexique. Les chasseurs de gringos l’attendaient).
Il y révèle les méthodes des « Gringo Hunters », une cellule discrète de la police de Basse-Californie fondée en 2002 qui a permis l’arrestation de plus de 1 600 fugitifs américains, recherchés pour des motifs allant du trafic de drogue à l’homicide, en passant par la fraude financière.
Déconstruire les clichés
Plutôt que de simplement acheter les droits de l’enquête, Netflix a aussi proposé à l’équipe du Washington Post de participer au projet, en tant que consultante. Créée par Jorge Dorantes (déjà à l’œuvre sur L’élu), la série a notamment été produite par Ron Howard (Da Vinci Code), Brian Grazer (Le Grinch) ou encore Lilly Burns (Emily in Paris).
Elle est portée par un casting international, dont Harold Torres (ZeroZeroZero, Disappear Completely), Mayra Hermosillo (Notre monde à refaire), Andrew Leland Rogers (Good Savage), Manuel Masalva (Narcos: Mexico), Gerardo Trejoluna (Bad Actor), José María Yazpik (Las Oscuras Primaveras), Sebastian Roché (1923) et Jessica Lindsey (Insaisissables).
Au-delà de la simple série d’action, l’ambition de La chasse aux gringos est politique : déconstruire une image tenace. La productrice Stacy Perskie l’expliquait récemment au quotidien El Pais : « L’une des choses qui a le plus retenu notre attention est ce cliché, cette idée reçue selon laquelle le Mexique peut être un pays sans loi, où l’on peut s’échapper après avoir commis un crime. C’est intéressant de voir cette équipe prouver le contraire. »
