Couronnée en mai aux Flammes 2025 pour son style hybride et original, Theodora poursuit son ascension sur la scène francophone avec la sortie d’un album ambitieux, Mega BBL.
Elle s’était imposée avec Bad Boy Lovestory, elle revient avec Mega BBL. Ce 30 mai, Theodora dévoile une version augmentée de sa mixtape à succès, gonflée à bloc par douze nouveaux titres et une série de collaborations aussi éclectiques qu’attendues. Une offensive musicale qui confirme la puissance de frappe de celle que l’on surnomme, à juste titre, la Boss Lady.
Un casting XXL pour une mixtape dopée
Derrière ce titre aussi clinquant qu’ironiquement revendiqué – Mega BBL, pour « Big Boss Lady » – se cache un véritable manifeste artistique. Luidji, Juliette Armanet, Jul, Chilly Gonzales, BB Trickz, Guy2Bezbar, Thisizlondon, Brazy : autant de featurings inattendus réunis sur ce disque hybride où se croisent rap, variété, bouyon, afrobeat et électro. Le tout orchestré avec la même ambition : déjouer les frontières, faire dialoguer les genres et redessiner les contours de la pop urbaine.
Sortie en novembre 2024, Bad Boy Lovestory a été le tournant. Une mixtape dense, festive, percutante, portée par un titre devenu viral : KONGOLESE SOUS BBL. Avec son rythme inspiré du bouyon caribéen, le morceau a inondé TikTok avant d’être certifié single de platine. Mais le projet ne s’arrêtait pas à ce seul tube. En treize titres, Theodora y tissait une esthétique nouvelle, entre déclaration d’amour politique et club music sensuelle.
Une Flamme pour couronner l’ascension
En mai, les Flammes l’ont consacrée Révélation féminine de l’année. Un trophée accueilli avec émotion par l’artiste franco-congolaise, qui l’a dédié aux « petites filles noires un peu bizarres » et aux enfants de la diaspora. Sur scène, Theodora ne chante pas seulement pour divertir : elle incarne, représente et revendique. Ses textes évoquent la santé mentale, les violences sexistes, la construction identitaire.
Née à Lucerne en 2003, Lili-Théodora Mbangayo Mujinga a grandi entre la Grèce, le Congo, La Réunion, Bordeaux, Rennes, et la Seine-Saint-Denis. Élève en prépa ENS D1, elle s’illustre aussi comme présidente de la commission culture du Conseil régional des jeunes de Bretagne. La musique arrive presque par hasard, portée par son frère Jeez Suave, beatmaker et manager, qui l’encourage à écrire.
Théodora impose aujourd’hui une signature sonore unique. Esthétique Y2K, réappropriation des clichés de la féminité noire, mise en scène ultra-maîtrisée : chaque morceau et chaque clip sont une déclaration. Avec Mega BBL, elle pousse plus loin cette démarche, non pour séduire un public plus large, mais pour affirmer une fois de plus qu’elle est là pour durer.