Comme chaque printemps, un grand nombre de nouveaux albums fleurissent dans les bacs. Artistes confirmés ou émergents, l’offre est aussi riche que variée. Voici notre sélection.
| Jeanne, de Jeanne Cherhal
On ne présente plus Jeanne Cherhal, pionnière du renouveau de la chanson française à l’aube des années 2000, aux côtés de La Grande Sophie. Six ans après L’an 40, elle revient en bonne compagnie, avec Benjamin Biolay à la réalisation.
Ainsi, l’autrice dévoile un septième album intimiste, tout simplement intitulé Jeanne. L’artiste féministe s’y raconte sans phare, au piano et à travers des mélodies aussi délicates qu’entêtantes. Elle y évoque aussi bien les plaisirs solitaires et amoureux que la ménopause (La marée). Dans Le cri des loups, elle revient sur la toxicité masculine, évoquée aussi dans Sous les toits, qui traite des violences conjugales. Un opus nuancé, léger et poignant !
| Ex aequo, de Marie Flore
Dans Ex aequo, son cinquième album, Marie Flore poursuit son exploration de l’amour et de ses ruptures pour saisir avec ironie ces moments où tout bascule. Dotée d’une plume incisive et d’un sens de la mélodie indéniable, l’autrice-compositrice-interprète dévoile 11 nouvelles chansons ciselées et percutantes, qui narrent à merveille les tumultes sentimentaux. Une experte en la matière ! Un album aussi intime qu’universel dans lequel chacun se retrouvera.
| REV, d’Aime Simone
Révélé en 2020 avec le tube certifié diamant Shining Light, Aime Simone revient avec un troisième album anglophone intitulé REV, comme REVolution. L’artiste franco-norvégien y fait la sienne. En fusionnant trap, punk et witch house, le trentenaire repousse les frontières de sa post-pop et s’aventure même sur les terres de Kid Cudi sure le titre Gore Mode.
Dans la lignée du romantisme noir, REV se déploie comme un recueil de nouvelles constituant un mythe moderne, oscillant entre rêves et cauchemars, ballades minimalistes (The Rise) et morceaux taillés pour les stades (Lalala).
| SABLE, fABLE, le nouvel album de Bon Iver
L’amour ! Bon Iver s’y adonne à cœur joie dans SABLE, fABLE, et vient ainsi rompre un silence de six ans. La première partie, SABLE, est consacrée à la vulnérabilité. Les trois premières chansons qui la constituent sont tournées vers un passé obscur et solitaire, mais les neuf autres, qui forment fABLE, regardent l’avenir lumineux avec sérénité, grâce à l’arrivée d’une nouvelle partenaire, la promesse de beaux souvenirs en famille.
Dans cet opus intimiste, Justin Vernon dans le civil renoue avec le néofolk électro de ses débuts, plus accessible !
| Rathlin from a Distance et The Liquid Hour, de Yann Tiersen
Célèbre pour avoir réalisé la bande originale du Fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001), Yann Tiersen revient non pas avec un, mais deux albums soudés l’un à l’autre : Rathlin from a Distance et The Liquid Hour. Dans cette odyssée, son treizième album, le Finistérien explore les remous du monde, navigant entre épures mélancoliques et envolées épiques, piano et électro.
Pour le composer, l’explorateur s’est d’une part inspiré de sa tournée à la voile, pendant l’été 2023, qui l’a mené jusqu’à Rathlin, une île d’Irlande du Nord, et de l’autre d’une utopie révolutionnaire. Ce second volet s’ouvre sur le titre Stourm qui signifie « le combat » en breton, langue à laquelle l’artiste originaire de Brest tient tout particulièrement.
| Voltige, le nouvel album de Pierre Guénard
Échappé un temps du groupe Radio Elvis, Pierre Guénard poursuit son aventure en solitaire… dans sa cuisine ! C’est ici que le musicien a mis en boîte les maquettes des nouvelles chansons de son second album, Voltige. Avec fougue, il y livre sa définition de l’homme. Il y est question d’amour, de séduction, de paternité, d’enfance et de souvenirs sur des rythmes rocks influencés par la pop britannique et américaine. Une belle envolée lumineuse !
| A Study of Losses, de Beirut
En 2023, Viktoria Dalborg, directrice du cirque suédois Kompani Giraff, contacte Zach Condon, leader de Beirut, pour lui proposer d’écrire la musique d’un spectacle acrobatique. Il accepte. En résulte A Study of Losses, le septième album du groupe de folk américain très fortement influencé par les musiques tziganes.
Pour le réaliser, Zach Condon s’est librement inspiré de Verzeichnis einiger Verluste, le roman culte de l’autrice allemande Judith Schalansky, traitant de l’effacement de la mémoire de l’humanité. Ces 11 nouvelles chansons et sept thèmes instrumentaux forment une odyssée fantastique et poétique sur la disparition, la préservation et l’impermanence.
À écouter aussi
- Malabar Princess de Vendredi sur Mer
- Nobody Lives Here de SYML
- Toi là-bas d’Albin de la Simone
- Glory de Perfume Genius
- Pisces de James Arthur