
Portée par une grande ambition et un casting de renom, Pulse entendait bien se faire une place dans le panthéon des meilleures séries médicales. Pourtant, les critiques ne semblent pas de cet avis.
Netflix plaçait beaucoup d’espoir dans cette nouveauté, et pour cause. Première série médicale en langue anglaise de la plateforme, Pulse a pour ambition de concurrencer des mastodontes du genre, comme Grey’s Anatomy et Urgences. Coproduite par le vétéran du petit écran Carlton Cuse (Lost, Locke and Key) et Kate Dennis (New Amsterdam, La servante écarlate), pilotée par Zoe Robyn (Hawaii 5-0, The Equalizer) et notamment portée par Willa Fitzgerald (Scream, Reacher) et Colin Woodell (The Purge, Le Continental), l’œuvre jongle entre la vie privée et professionnelle de ces soignants, offrant aux spectateurs autant de drames que d’histoires d’amour et d’ascenseurs émotionnels. Diffusés depuis le 3 avril sur la plateforme, les 10 épisodes de Pulse ne convainquent pas les spécialistes.
Un air de déjà-vu
La série nous embarque dans le quotidien du centre de traumatologie le plus fréquenté de Miami, où « la docteure Danny Simms (Willa Fitzgerald), interne en troisième année, se voit brusquement promue pour pallier la suspension du docteur Xander Phillips (Colin Woodell), chef des internes apprécié de tous », détaille le synopsis. Alors qu’une tempête redouble dans la région et que les patients affluent, « Simms et Phillips doivent réussir à travailler ensemble, alors même que les détails d’une histoire d’amour compliquée et illicite entre eux commencent à circuler ». Un point de départ intriguant, qui laissait présager un grand succès.

Pour The Hollywood Reporter, le parallèle entre Pulse et Grey’s Anatomy est inévitable en raison de « son mélange de drame médical et de feuilleton, son bourdonnement constant de tension romantique et son abondante série de cas métaphoriquement opportuns ». Pour le média américain, la production Netflix est « suffisamment divertissante pour satisfaire le même besoin, mais pas encore assez pour prétendre à sa place au panthéon des séries hospitalières ».
Moins convaincu, Le Parisien titre « Pulse, le Grey’s Anatomy raté de Netflix ». « Trop lisse, [le show] n’apporte pas grand-chose dans une catégorie où The Pitt, actuellement diffusée sur Max, a de son côté réussi à innover », détaille le journal. Un point de vue que partage Les Numériques, qui considère que ce nouveau drame médical est « loin d’arriver à la cheville de [ces] deux programmes ».
Des personnages qui peinent à convaincre
« Pulse montre rapidement des airs de déjà-vu et des productions Netflix habituelles et aseptisées, ajoute le média français. De ses effets visuels décevants à son décor d’hôpital trop factice, en passant par des personnages en manque de relief, [elle] ne sait tout simplement pas convaincre de son intérêt. » Le Parisien regrette quant à lui des personnages peu convaincants, « le Dr Danny Simms, pein[ant] à susciter de l’empathie », Jessie T. Usher « manqu[ant] cruellement d’aspérités » et le Dr Tom Cole étant « un peu caricatural ».

L’intrigue fil rouge, qui repose sur un signalement aux ressources humaines pour harcèlement sexuel, est quant à elle « vraiment menée maladroitement et c’est assez révoltant au regard de l’importance et de la délicatesse du sujet ». Regret partagé de l’autre côté de l’Atlantique, où Variety estime que « malgré un jeu d’acteur solide, la narration mal structurée, la représentation choquante du harcèlement sexuel et quelques personnages insupportables n’en font pas vraiment un visionnage agréable. »

Pour le média américain, le vrai problème de la série est sa structure. Si les drames médicaux « permettent au public de se familiariser avec les personnages et l’organisation de l’hôpital avant de plonger dans un épisode de crise », Pulse prend le parti – « probablement dans un souci d’originalité » – de lancer un cyclone dès le premier épisode.
« Pendant la première moitié de la première saison, les médecins affrontent les horreurs causées par l’ouragan, le tout en une seule journée de 24 heures. Non seulement c’est complètement désorientant, mais les téléspectateurs sont également contraints de se démener pour identifier ces personnes, leurs services et leurs relations. »
Une deuxième partie plus convaincante
De son côté, Les Numériques estime que le scénario est sans grande originalité, et que « seul le fil rouge autour de la relation entre Danny et Xander, teintée de mystère et étoffée à grand renfort de flashbacks, parvient à rendre le tout un tant soit peu captivant ». Décidément très peu convaincu, le site spécialisé ajoute : « Le plus grand défaut de Pulse, c’est avant tout sa prétention. [Elle] veut se donner l’air d’une série médicale innovante, pas comme les autres, avec des médecins qui ne sont pas présentés comme des super-héros. Sauf qu’une fois son fil rouge démêlé et que la série arrête de faire semblant, elle s’avère être une série médicale finalement très banale. Après avoir passé une moitié de saison à ne pas s’assumer, elle finit ainsi par embrasser un ADN trivial plus proche de Grey’s Anatomy que de The Pitt. »

Malgré toutes ces critiques, Le Parisien et Variety saluent néanmoins la belle représentation offerte par cette production. Ils apprécient le fait que la diversité de la population de Floride soit bien mise en avant, « notamment grâce à des dialogues en espagnol entre personnages d’origine latino », mais aussi l’inclusion d’une médecin en fauteuil roulant, incarnée par la comédienne Jessy Yates, elle-même en fauteuil. Très dubitatif quant aux premiers épisodes, le média américain semble plus convaincu par les cinq dernières heures de la série. Les plus courageux devront donc attendre l’épisode 6 pour (vraiment) plonger dans l’histoire de Pulse.