De l’aveu de Sam Altman, patron d’OpenAI, l’entreprise ne s’attendait pas à un tel engouement… et n’a pas vu venir les évidents détournements rendus possibles par son nouvel outil.
Le nouveau moteur de génération d’images par intelligence artificielle, qui vient remplacer Dall-E, devait initialement être lancé même pour les utilisateurs gratuits de ChatGPT. Elle restera finalement exclusive aux abonnés payants, après que l’outil a généré une vague sans précédent de détournements posant d’importantes questions éthiques.
D’énormes problèmes de propriété intellectuelle
Sur son compte X, Sam Altman se félicite du lancement tonitruant de son nouvel outil. C’est simple : pas un internaute semble ne pas avoir essayé la nouvelle version du générateur d’images, permettant à la fois de créer des visuels très réalistes et d’en modifier d’autres en s’inspirant de styles très reconnaissables.
Et il y en a un, en particulier, que vous avez forcément vu passer ces dernières 48 heures : celui du studio d’animation japonaise Ghibli. La nouvelle IA d’OpenAI est en mesure de détourner des images pour les faire ressembler à des instantanés tout droit sortis des films de Hayao Miyazaki, ce qui soulève évidemment d’énormes questions en termes de propriété intellectuelle – comme toute chose concernant l’IA, remarquez.
Une absence de garde-fou qui dérange et qui rappelle à notre souvenir qu’OpenAI est coutumier du fait. L’année dernière, la firme américaine s’était fait épingler après avoir manifestement utilisé sans son consentement la voix de l’actrice Scarlett Johansson pour faire la promotion du nouveau mode vocal de ChatGPT.
Officiellement, “les GPU surchauffent”
Mais il en faut plus pour décourager l’entreprise de la Silicon Valley. Ainsi, au lieu de débrancher son IA ou d’empêcher les utilisateurs et utilisatrices de tenter d’imiter le style d’œuvres iconiques, OpenAI se contente d’instaurer une limite quotidienne pour la génération d’images.
« C’est super amusant de voir les gens aimer les images dans ChatGPT. Mais nos GPU surchauffent », a fait savoir Sam Altman sur X pour expliquer la mise en place de ce quota. Un argument technique donc, plus qu’un réel questionnement éthique sur les possibilités offertes par le remplaçant de Dall-E.
En attendant, sur les réseaux, les débats s’animent entre pro et anti-IA. Hayao Miyazaki, lui, a depuis longtemps choisi son camp, estimant que l’intelligence artificielle, et en particulier l’IA générative, était « une insulte à la vie même », rappelle Le Figaro.
