
En quatre épisodes de 40 minutes, la série explore les zones d’ombre d’une affaire criminelle emblématique des années 1960 et s’attarde sur le parcours d’un Français convaincu d’avoir percé ses derniers secrets, tout en interrogeant la fascination collective pour l’inexplicable.
Plus d’un demi-siècle après les faits, le mystère du tueur du Zodiaque fascine encore. La preuve : Canal+ diffuse les 25 et 26 mars la série documentaire Zodiac : l’obsession, un nouveau programme en quatre épisodes de 52 minutes réalisé par Nicolas Brénéol et Raphaël Rouyer.
Produite par Imagissime, cette plongée dans l’une des affaires criminelles les plus célèbres de l’histoire américaine offre un regard contemporain inédit, à hauteur d’obsession, sur ce tueur qui a échappé à toutes les polices.
L’une des affaires les plus célèbres
Entre décembre 1968 et octobre 1969, plusieurs meurtres sont perpétrés dans le nord de la Californie. Très vite, un anonyme s’attribue les crimes dans des lettres envoyées aux journaux locaux, parfois accompagnées de cryptogrammes.
Il signe « Zodiac ». La police lui attribuera officiellement cinq meurtres, bien que lui-même en revendique 37. Son identité n’a jamais été confirmée. Quatre messages codés furent adressés à la presse. Deux restent, à ce jour, non élucidés.

Un ingénieur français dans les pas du tueur
C’est ce parcours singulier que retrace la série documentaire. En 2020, pendant le confinement, Fayçal Ziraoui, ingénieur franco-marocain diplômé de Polytechnique et de HEC, découvre par hasard l’affaire du tueur du Zodiaque. Fasciné par l’énigme, il s’attelle à décrypter deux messages codés restés irrésolus depuis plus de 50 ans.

En janvier 2021, il affirme avoir percé les secrets des cryptogrammes. Le premier livrerait le nom « KAYR », possiblement une faute pour « KAYE », renvoyant à l’un des principaux suspects de l’époque, Lawrence Kaye. Le second désignerait une localisation précise liée à une menace de bombe.
Un récit à hauteur d’homme
Ces hypothèses, relayées par la presse, relancent l’intérêt pour une affaire que beaucoup pensaient figée. Elles agitent aussitôt les communautés d’enquêteurs amateurs, les « sleuths », ces passionnés de cryptographie qui, depuis des années, traquent le moindre indice sur forums et bases de données. La série met en lumière leur engagement, parfois teinté de rivalité, et cette obsession pour une vérité toujours hors de portée.
Sans céder au sensationnalisme, Zodiac : l’obsession dresse le portrait d’un homme seul face à un mythe criminel. Elle interroge moins la culpabilité d’un individu que notre besoin de comprendre, coûte que coûte. Car derrière les codes et les certitudes, le mystère demeure — intact, irrésolu et de fait un peu fascinant.
Un mythe modernisé
Impossible de parler de cette nouvelle production audiovisuelle sans évoquer l’adaptation la plus marquante de cette affaire : le film de David Fincher, sorti en 2007. Interprété par Jake Gyllenhaal, Robert Downey Jr. et Mark Ruffalo, ce thriller austère et méticuleux, inspiré du travail journalistique de Robert Graysmith, proposait une reconstitution dense de l’enquête et des dérives mentales qu’elle a engendrées. Salué pour sa précision historique et son atmosphère, le long-métrage reste aujourd’hui une référence dans le genre du polar procédural.