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Bénie soit Sixtine : un téléfilm coup de poing sur l’emprise et l’intégrisme religieux

05 février 2025
Par Sarah Dupont
Capucine Valmary a été récompensée pour son rôle dans “Bénie soit Sixtine”.
Capucine Valmary a été récompensée pour son rôle dans “Bénie soit Sixtine”. ©Nicolas VELTER - France Télévisions - Storia Télévision

Diffusé ce mercredi 5 février sur France 2, ce drame signé Sophie Reine explore l’emprise d’un milieu intégriste à travers le combat d’une jeune femme. Porté par Capucine Valmary, il s’impose comme une œuvre forte et saluée par la critique.

Sixtine pensait avoir trouvé l’amour. Mais derrière l’idylle se cachait une réalité bien plus sombre. Ce mercredi 5 février, France 2 diffuse Bénie soit Sixtine, un téléfilm réalisé par Sophie Reine. Célèbre pour avoir obtenu le César du meilleur montage en 2009 pour le film de Rémy Bezançon Le premier jour du reste de ta vie, elle s’attaque ici aux ravages de l’extrémisme religieux.

Bande-annonce de Bénie soit Sixtine.

Inspiré du roman éponyme de Maylis Adhémar, ce téléfilm, porté par Capucine Valmary (Ovni[s]), Valérie Karsenti (Scènes de ménages) et Barbara Probst (Les choses humaines), explore les mécanismes insidieux de l’emprise et la quête d’émancipation d’une femme piégée.

Un récit sous emprise

Lors d’un mariage, Sixtine rencontre Pierre-Louis, un jeune homme charmant et dévoué à sa foi. Séduite par son enthousiasme et sa ferveur religieuse, elle l’épouse. Mais derrière l’image du parfait fiancé se cache une réalité glaçante : Pierre-Louis appartient à une confrérie catholique extrémiste et à une milice aux idéologies radicales. Enceinte et progressivement isolée par sa belle-famille, Sixtine se retrouve enfermée dans un univers où les femmes doivent obéissance et soumission.

Manon Vernier et Capucine Valmary dans Béni soit Sixtine.©Nicolas VELTER - France Télévisions - Storia Télévision

Le décès soudain de son mari marque le début d’un nouveau combat : sous l’emprise de sa belle-mère autoritaire, interprétée par Valérie Karsenti, la jeune femme voit son avenir et celui de son enfant se refermer sur un horizon oppressant. Déterminée à fuir, elle trouve refuge dans un village où elle croise la route de Lydie (Barbara Probst), une mère célibataire bienveillante.

Un téléfilm unanimement salué par la critique

Rarement abordé à l’écran, l’intégrisme religieux trouve dans Bénie soit Sixtine une mise en lumière aussi glaçante que nécessaire. Le Parisien salue ainsi une fiction « édifiante » qui traite d’un « sujet méconnu » avec une force troublante. Un constat partagé par Télérama, qui souligne le caractère « frontal, parfois cru » du récit, n’épargnant ni la violence du groupuscule sectaire dans lequel Sixtine est enfermée, ni les mécanismes insidieux qui le régissent.

Capucine Valmary dans Bénie soit Sixtine.©Nicolas VELTER - France Télévisions - Storia Télévision

Loin d’une dénonciation simpliste, le téléfilm évite toute caricature, un point particulièrement mis en avant par Télé-Loisirs, qui loue une œuvre « précise et documentée, sans verser dans le didactisme ». En s’appuyant sur l’expérience personnelle de Maylis Adhémar, l’histoire prend une dimension encore plus poignante. Allociné insiste d’ailleurs sur la justesse du propos, rappelant que le film ne critique en rien la religion catholique, mais bien les dérives de l’extrémisme religieux.

Une approche nuancée

Au-delà du sujet fort qu’il traite, le téléfilm impressionne aussi par sa mise en scène et ses interprétations. Sophie Reine, dont la réalisation est qualifiée de « délicate » et « immersive », parvient à équilibrer la tension du récit avec des instants de grâce et d’émotion. Télérama met en avant le portrait bouleversant de Sixtine, porté par Capucine Valmary, qui livre une prestation « en bel équilibre entre détresse et détermination ». La comédienne a d’ailleurs été distinguée pour cette interprétation par le prix Jeune espoir féminin Adami au festival de la fiction de La Rochelle en 2024.

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Avec son récit poignant, son approche nuancée et ses performances d’acteurs remarquables, Bénie soit Sixtine s’impose comme un véritable coup de cœur critique. Un film qui dérange, éclaire, interroge.

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