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Mo : la série Netflix est-elle inspirée de faits réels ?

31 janvier 2025
Par Sarah Dupont
“Mo” s'inspire de l'histoire de son créateur, Mo Amer.
“Mo” s'inspire de l'histoire de son créateur, Mo Amer. ©Netflix

Fiction ou autobiographie ? De retour sur Netflix depuis le 30 janvier, Mo livre une saison finale inspirée de la vie de son créateur, Mo Amer. Mais à quel point la série reflète-t-elle son histoire ?

Après un premier chapitre remarqué en 2022, Mo revient sur Netflix le 30 janvier avec une deuxième et dernière saison. Ce drame teinté d’humour suit Mo Najjar, un réfugié palestinien qui tente de construire sa vie aux États-Unis. Mais un détail intrigue : son créateur et interprète principal, Mohammed Amer, partage bien plus que son prénom avec son personnage. Lui aussi est Palestinien, lui aussi a fui la guerre du Golfe avant de grandir à Houston. De là naît une question : Mo est-elle une simple fiction ou bien le reflet direct de la vie de son créateur ?

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Un personnage calqué sur son auteur

Dès sa sortie, la série a été qualifiée de semi-autobiographique. Mo Amer, humoriste américain d’origine palestinienne, a grandi à Houston après que sa famille a fui le Koweït à la suite de l’invasion irakienne en 1990. Ce parcours, il le transpose directement à l’écran à travers Mo Najjar, qui, comme lui, tente d’obtenir l’asile aux États-Unis tout en jonglant entre sa famille, son travail et son identité culturelle.

Mo s’inspire de l’histoire de son créateur, Mo Amer.

Dans une interview accordée à Time Magazine en 2022, lors de la sortie de la première saison, Amer expliquait que Mo est profondément ancré dans son vécu. Il y dépeint une réalité que les réfugiés connaissent bien : les lourdeurs administratives, les petits boulots pour survivre, la quête d’une stabilité sans jamais être sûr du lendemain. Il décrit le show comme « une dramédie » sur les « épreuves et tribulations » d’un réfugié.

Omar Elba dans le rôle de Sameer dans Mo, saison 2.©Netflix

D’autres scènes rappellent ses propres souvenirs, notamment dans les flashbacks de son enfance. Dans un entretien avec CinemaBlend, il révèle que son premier jour d’école aux États-Unis, où il débarque en costume-cravate sans parler un mot d’anglais, est directement inspiré de son vécu. De même, la relation entre Mo et sa mère reflète le lien étroit qu’Amer entretient avec la sienne.

Une fiction qui dépasse le réel

En revanche, le réalisateur insiste sur la part fictionnelle de sa série. Certains personnages et intrigues ont été inventés ou modifiés pour enrichir la narration. Dans le show, Mo développe une dépendance au lean (un mélange de sirop codéiné et de soda), une addiction qui ne fait pas partie du passé de l’acteur.

Mohammed Amer dans Mo, saison 2.©EDDY CHEN/NETFLIX

De même, si sa relation avec Maria, une Américaine d’origine mexicaine, reflète une expérience personnelle, son évolution dans la série diffère de ce qu’il a réellement vécu. Dans un entretien récent avec The Guardian, Amer explique qu’il souhaitait avant tout raconter une histoire universelle.

« [Cette série] aborde la résilience de l’humanité et la manière de préserver sa spiritualité, même lorsque tout semble vous éroder. C’est un combat intérieur permanent. Ce n’est pas seulement l’histoire d’une famille palestinienne à la télévision, mais une métaphore pour tous ceux qui s’accrochent. »

Un regard unique sur l’expérience palestinienne en Amérique

Au-delà de son histoire personnelle, Mo aborde une question bien plus large : celle de l’immigration. À travers la précarité administrative, le déracinement et la quête d’intégration, la production Netflix fait écho aux réalités de nombreux exilés, bien au-delà du seul cas palestinien. Un sujet d’autant plus brûlant dans un contexte où l’immigration est au cœur du débat politique américain avec le retour de Donald Trump, tandis que le conflit actuel lui confère une résonance encore plus forte.

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