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En pleine tourmente, Ubisoft fait face à une vague de départs sans précédent

23 décembre 2021
Par Alexandre Manceau
De grands noms du studio ont quitté Ubisoft ces dernières semaines.
De grands noms du studio ont quitté Ubisoft ces dernières semaines. ©Ubisoft

Salaires trop bas, ambiance toxique, polémiques… Autant de raisons qui poussent les (nombreux) salariés à quitter Ubisoft.

2021 n’a pas été l’année la plus prolifique d’Ubisoft mais l’entreprise française a pu compter sur certains titres, à commencer par Far Cry 6. Assassin’s Creed Valhalla continue d’être enrichi, notamment avec l’arrivée prochaine d’un nouveau DLC, mais ce sont surtout les futurs projets du studio qui attirent l’attention. Dans la foulée de Quantic Dream, Ubisoft proposera à son tour un jeu Star Wars axé sur le monde ouvert, sans oublier Avatar : Frontiers of Pandora, une plongée dans l’univers imaginé par James Cameron. Autant de projets qui, sans oublier un nouvel Assassin’s Creed, devraient permettre au studio de rester l’un des poids lourds du marché pour un bon moment encore. Problème : Ubisoft fait aussi parler de lui en ce moment, mais pour des raisons bien plus sombres.

Un véritable exode de talents chez Ubisoft

Depuis plus d’un an, le géant du jeu vidéo se trouve en pleine tourmente. Des enquêtes ont révélé des pratiques de harcèlement et de discrimination en interne, tout comme Activision Blizzard. Incapable de faire face aux demandes des employés, le groupe subit aujourd’hui une énorme perte de développeurs. Selon le journaliste Stephen Totilo, il s’agirait même d’une « vague de départs sans précédent » dans l’histoire de l’entreprise. Les derniers chiffres dévoilés par le journaliste illustrent parfaitement cette situation de crise exceptionnelle : au moins cinq des 25 responsables de Far Cry 6, le plus gros jeu d’Ubisoft en 2021, sont déjà partis et 12 des 50 responsables d’Assassin’s Creed Valhalla ont également quitté l’entreprise. D’après cette vaste enquête, les effectifs diminuent également parmi les employés dits « intermédiaires », en particulier dans les grands studios canadiens d’Ubisoft, normalement en croissance. LinkedIn montre également que les studios de Montréal et Toronto ont chacun perdu au moins 60 employés au cours des six derniers mois.

Un impact conséquent sur le calendrier des sorties

Surnommé « Le Grand Exode » en interne, ce mouvement sans précédent serait dû à la forte concurrence à Montréal de studios qui ouvrent constamment au sein de la ville. Mais surtout, ce sont le niveau de salaire jugé trop faible et le manque de vision de l’entreprise en termes de création qui seraient dénoncés. Plusieurs employés interrogés pour cette enquête reprocheraient à Ubisoft de « passer à autre chose » et « d’aller de l’avant », tout en ignorant leurs plaintes, leurs inquiétudes et leurs cris. Une vague de départs XXL, auquel il faut ajouter une chute de nouveaux emplois (2600 contre 4500 il y a deux ans), ce qui n’est évidemment pas sans conséquence sur leur calendrier de sortie. En plus du récent report de Prince of Persia The Sands of Time Remake, le jeu de pirates Skull & Bones a connu le même sort. Chargé de développer le titre, Ubisoft Singapour est en parallèle sous le coup d’une enquête après le dépôt de plusieurs plaintes cet été.

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Alexandre Manceau
Alexandre Manceau
Journaliste
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