La série la plus visionnée de la plateforme surprend et séduit le public avec son cocktail détonnant. La presse salue une œuvre audacieuse, inspirée du roman de Karsten Dusse, qui suit un avocat en pleine quête de sérénité et qui n’hésite pas à éliminer ceux qui entravent son équilibre.
Dès sa sortie sur Netflix le 31 octobre, la nouvelle série allemande s’est installée en tête du classement des productions les plus visionnées en France. Adaptée du roman à succès de Karsten Dusse, Achtsam Morden de son vrai nom, Les Meurtres zen met en scène Björn Diemel, un avocat débordé. Interprété par Tom Schilling, il se lance dans la pleine conscience pour reprendre le contrôle de sa vie.
En appliquant ces principes à son quotidien — et aux affaires mafieuses de son client, Dragan Sergowicz — Björn découvre que parfois, se libérer des contraintes peut mener à des actes extrêmes, comme des meurtres.
Un Dexter égocentrique
La série s’inscrit dans un style inédit, fusionnant le thriller psychologique avec une comédie noire teintée d’ironie. À certains égards, elle est comparée à Dexter pour sa manière de présenter un antihéros charismatique qui jongle entre une vie respectable et une face cachée meurtrière.
Mais contrairement à Dexter, qui justifie ses meurtres par un sens de la justice et un code moral strict, Björn se laisse aller à une sorte d’égoïsme zen : il élimine les personnes qui compliquent son quotidien, sans autre justification que celle de rétablir son équilibre personnel.
Un personnage cynique et authentique
Les Meurtres zen nous rappelle aussi, par son humour noir et ses situations cocasses, l’esprit de Fargo, où des individus ordinaires plongent dans des situations criminelles absurdes et dangereuses. Ce mélange unique crée une tension décalée où le calme apparent de la pleine conscience devient l’allié de Björn, transformant sa pratique méditative en méthode de résolution de problèmes… radicaux.
La série est portée par le cynisme et l’humour grinçant de Schilling, qui incarne ce héros paradoxal, « manipulateur et affectueux », d’après BR 24, une radio publique allemande, dans une performance mêlant « cynisme hautain » et authenticité.
La critique enjouée
La presse spécialisée est unanime : Les Meurtres zen est aussi captivant qu’audacieux. Pour Film.at, site de critique cinématographique, la série manie « un humour vif » en parodiant la pleine conscience, sans jamais sembler superficielle.
Elle propose un jeu habile entre les meurtres et la vie de famille de Björn, créant un équilibre fragile, mais divertissant. Ainsi, elle réussit à maintenir « une tension jusqu’à la fin », tout en capturant l’humour noir du roman d’origine dans un format accessible.
En France, Télé-Loisirs salue l’originalité et l’audace de l’œuvre. Selon le magazine, la série s’impose comme une « réussite inattendue » et qualifie l’ensemble de « captivant et déstabilisant » grâce à un « sarcasme tranchant » qui laisse le spectateur entre amusement et malaise. Télérama, de son côté, loue pour sa part « une série allemande originale et enlevée ».
Une série originale, mais inconfortable
Enfin, Decider, site américain dédié à la pop culture, observe une mise en scène efficace bien que classique, trouvant en Les Meurtres zen un divertissement à la fois mordant et absurde. Même si la série « dérive vers la trivialité » par moments, elle laisse « un inconfort étrange », propre aux œuvres mettant en scène des antihéros, où l’on retrouve cette idée troublante de « paix par la violence ». Pour le public, ce choix narratif fait écho aux grandes figures de la télévision des années 2000, donnant à la série une dimension inconfortablement familière. Une chose est sûre : le show porté par Tom Schilling n’a pas volé sa place dans le top 10 de Netflix.