L’entreprise taïwanaise, spécialisée dans la conception de puces tout-en-un pour les smartphones, se prépare à une année 2025 particulièrement intense.
À quelques jours de la grand-messe annuelle de son concurrent américain Qualcomm, MediaTek dégaine la Dimensity 9400. Un SoC surpuissant, destiné à un bel avenir au sein des smartphones Android de 2025. On vous le présente pour vous expliquer ce que ça va changer.
MediaTek bombe le torse
L’an dernier, Apple était le premier constructeur de smartphones à faire produire une puce gravée en 3 nm avec ses A17 Pro. Si le processus a encore été affiné cette année sur les iPhone 16 et leurs puces A18, la marque n’a plus l’exclusivité de cette finesse de gravure. Ainsi, les Dimensity 9400 présentées hier adopteront une version légèrement moins perfectionnée (mais aussi moins coûteuse) de la gravure N3 de chez TSMC. En résulteront des puces pour smartphones et tablettes gravées, elles aussi, en 3 nm, et qui optent pour une configuration pour le moins étonnante.
Contrairement à la majorité des modèles actuels du marché, les Dimensity 9400 font l’impasse sur des cœurs basse consommation du processeur. De quoi imaginer une autonomie rachitique, sacrifiée sur l’autel de la puissance ? Pas exactement, promet MediaTek, qui paraît sûr de son coup. « Nous n’avons pas besoin de petits cœurs, car nous maîtrisons très bien le pilotage des Cortex-A720 », assure un cadre de MediaTek interrogé par Les Numériques.
D’ailleurs, MediaTek opte pour des cœurs conçus par ARM, à l’origine pensés pour le monde du PC. On retrouvera ainsi une configuration à huit cœurs, dont le principal peut atteindre une fréquence de 3,6 GHz prometteuse. MediaTek annonce d’ailleurs des performances CPU en hausse de 35 % par rapport à la puce Dimensity 9300. La partie graphique n’est pas en reste, avec des performances a priori en hausse de 40 %.
De quoi faire vaciller Qualcomm ?
Impossible d’y couper : le MediaTek Dimensity 9400 intègre également un NPU (Neural Processing Unit, dédié à l’intelligence artificielle) promis comme redoutable, capable d’améliorer la vitesse du traitement des modèles de langage (LLM) de 80 % par rapport à la génération précédente.
Autant d’arguments qui pèsent lourd pour les fabricants de smartphones, qui pourraient donc être encore plus nombreux à battre pavillon MediaTek l’année prochaine. Depuis 2021, l’hégémonie de Qualcomm sur le marché du mobile est chahutée par le Taïwanais, qui propose des puces bon marché, mais qui étaient encore assez loin d’être aussi efficaces.
La donne pourrait changer en 2025 grâce à la Dimensity 9400, très prometteuse sur le papier. Oppo (qui est de retour en France) est d’ailleurs déjà sur le pont et lancera son futur Find X8 à la fin du mois en Chine avec, à son bord, la dernière puce de MediaTek. Une première pour le fabricant.
Il se murmure également que Samsung pourrait créer la surprise en adoptant le SoC de MediaTek au sein de ses Galaxy S25.