Disponible ce vendredi 27 septembre sur Apple TV+, le long-métrage réalisé par Jon Watts offre aux deux acteurs des retrouvailles simples, mais réjouissantes.
Avec Wolfs – disponible sur Apple TV+ le 27 septembre –, le réalisateur Jon Watts réunit pour la première fois depuis 16 ans à l’écran le mythique duo de cinéma formé par Brad Pitt et George Clooney (célèbres pour leur collaboration dans la trilogie Ocean’s). Une réunion symbolique qui fonctionne grâce à l’alchimie et la complicité des deux comédiens, malgré un film trop générique qui manque de substance.
Un joli cadeau fait par eux et avant tout pour eux ?
Une nuit à New York, un corps inerte dans une chambre d’hôtel et la nécessité pour une personnalité publique de s’en débarrasser sans attirer l’attention… Wolfs démarre tel un thriller avec l’arrivée dans la chambre d’hôtel d’un expert en « nettoyage », un professionnel solitaire – incarné par George Clooney – en mesure de faire comme si rien ne s’était passé. La venue d’un second professionnel solitaire – Brad Pitt (que l’on retrouvera bientôt au cinéma) –, envoyé par un autre commanditaire, rend l’affaire nettement plus complexe. Les deux loups sont obligés de collaborer et découvrent une machination plus vaste.
Wolfs se déroule au cours d’une seule nuit, alors que les deux « employés » se chargent de faire disparaître le corps de la victime. Les rebondissements pleuvent, les retournements de situation aussi et tout le film est conçu dans le but d’offrir un terrain de jeu aux deux acteurs. En conservant une simple temporalité au sein de la ville éclairée et enneigée de New York, Wolfs devient un film d’ambiance.
Entre comédie et action
Toute la promotion du film laissait envisager une comédie d’action énergique et gentiment loufoque. Wolfs est finalement bien plus posé que ça. Le film ne cherche pas à être spectaculaire. Il conserve une sorte d’immobilisme assez agréable. Mettant en scène deux personnages aux gestes surs, le rythme garde cette approche : pas de sensationnalisme, pas de surenchère. C’est finalement tout le paradoxe de Wolfs.
Le film n’est pas trop, mais à contrario il n’est pas assez. Rien ne dépasse vraiment et, si l’expérience fonctionne grâce à l’ambiance travaillée, l’éclairage de la ville et la complicité manifeste entre Pitt et Clooney, il ne ressort rien de plus du long-métrage. Pas (trop) de propos, pas de fulgurance visuelle. Une simple tranche de la vie de deux solitaires qui prennent de l’âge et se retrouvent à devoir faire le même boulot – avec quelques touches d’humour bien senties ici et là.
Wolfs en deviendrait presque méta. Son postulat et sa distance manifeste avec ses personnages – l’intrigue commande de ne rien savoir d’eux – donnent au final la sensation de voir Brad Pitt et George Clooney dans une semi-parodie de film d’action, heureux de se retrouver et de s’amuser ensemble. Est-ce une pub déguisée, vont-ils s’appeler par leur véritable prénom avant la fin du film ? Cette dissonance narrative et rythmique pourrait créer un rejet profond face à Wolfs.
Mais c’est finalement en acceptant ce parti pris de l’immobilisme et de la tranche de vie anecdotique – sans avoir la profondeur cinématographique des grands films du genre – que le résultat en devient agréable. Certains resteront hermétiques et d’autres pourraient parler de « plaisir coupable ».
L’intrigue n’a ainsi plus d’importance. Les retournements de situation ne comptent plus. Ils servent juste à offrir au duo la scène de plus, la nouvelle confrontation verbale, le nouveau jeu de comédiens et d’acteurs légèrement piégés dans leur propre symbole et condition de stars mythiques qui se retrouvent.
Une nuit dans les rues de New York, en compagnie de George Clooney et de Brad Pitt. L’idée n’est peut-être pas suffisante pour en faire un grand film – pas entre les mains de Jon Watts en tout cas –, mais on ne dit quand même pas non.
Wolfs, réalisé par Jon Watts, avec Brad Pitt et George Clooney, 1h48, sur Apple TV+ le 27 septembre 2024.