À l’occasion de la sortie du nouvel opus de la saga Alien, retour sur la vision et l’approche du cinéaste uruguayen.
Lors d’une présentation du film tenue en juin 2024, le réalisateur Fede Álvarez est revenu sur le nouvel opus de la saga Alien, intitulé Alien: Romulus, qu’il conçoit comme un retour aux sources sans cacher son envie de se démarquer et de proposer un spectacle inédit. Il l’affirme lui-même : « Alien a toujours été une saga de réalisateurs et de cinéastes. »
Dans ce nouveau film se passant entre les évènements d’Alien, le huitième passager (1979) de Ridley Scott et Aliens, le retour (1986) de James Cameron, un groupe de jeunes voyageurs se rend dans une station spatiale abandonnée et se retrouve face à la créature la plus dangereuse de l’univers.
Pour Fede Álvarez, l’idée était de « retourner à l’ambiance du premier film, de comprendre son succès, sa puissance et sa terreur notamment avec le design original de l’Alien » de Hans Ruedi Giger, avec une créature réellement effrayante et mortelle, qui a une évolution de plus en plus « organique et monstrueuse. » Ce retour aux sources s’apprécie également via l’utilisation d’effets pratiques en plus des effets numériques, avec la construction de maquettes et de miniatures.
« J’aime apprendre les anciennes techniques », précise le réalisateur. De cette approche authentique et tangible est née la possibilité d’aller loin dans l’horreur, avec une envie manifeste du cinéaste de plonger dans le body horror. Ses précédents films, Don’t Breathe (2016) et Evil Dead (2013), attestent de son appétence pour ce genre et l’Alien lui permet de s’y adonner abondamment avec des scènes particulièrement gores et choquantes !
Casting et héritage
Pour tenir le long-métrage, le cinéaste s’est entouré d’une jeune génération de comédiens, dont Cailee Spaeny (Priscilla) et Isabela Merced (Madame Web). Fede Álvarez tenait à avoir un équipage soudé afin de rendre leur disparition encore plus tragique pour le spectateur.
Les particularités de l’Alien permettent également au cinéaste de faire preuve d’inventivité dans la représentation visuelle de son attaque. Il tenait ainsi à mettre en avant les FaceHuggers, les créatures qui sautent sur le visage de leurs victimes pour y pondre un œuf faisant naitre l’Alien. « Ils sont horribles car on ne peut pas se sauver. On sait qu’on va mourir. » Entre innovation et respect d’un immense héritage, Fede Álvarez pourrait avoir trouvé la combinaison parfaite pour faire vivre la franchise différemment.
Alien: Romulus est, en effet, un film important pour la saga Alien. Alors même qu’une série se déroulant sur Terre — et intitulée Alien: Earth — est en pleine création par Noah Hawley (Fargo, Legion), le film de Fede Álvarez a la particularité de relancer la franchise après les longs-métrages quasi-conceptuels de Ridley Scott que sont Prometheus (2012) et Alien: Covenant (2017). Le réalisateur originel de la saga a d’ailleurs échangé avec Fede Álvarez — Ridley Scott est producteur du film — sans jamais « imposer ses idées », laissant ainsi au nouveau cinéaste une grande latitude concernant ses choix et ses envies.
« Quand il a vu le film, il a beaucoup aimé et je lui ai montré en premier par respect pour lui et sa création » conclut Fede Álvarez.