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On y était : au cœur de la Japan Expo 2024, temple de la pop culture

15 juillet 2024
Par Sarah Dupont
À la Japan expo 2024, un Luffy géant gonflable est exposé au stand des éditions Glénat.
À la Japan expo 2024, un Luffy géant gonflable est exposé au stand des éditions Glénat. ©Sarah Dupont/L'Éclaireur

Chaque année, la Japan Expo est LE rendez-vous incontournable des fans de la culture japonaise. Du cosplay aux jeux vidéo, en passant par les mangas et les arts martiaux, ce festival attire environ 250 000 passionnés venus célébrer leurs héros préférés. Récit d’une journée dans l’effervescence de cette 23e édition, où l’enthousiasme des visiteurs rivalise avec la richesse des activités proposées.

Il y a d’abord les costumes. Perruques multicolores, maquillages élaborés, accoutrements minutieusement fabriqués, accessoires en tout genre… Ce jeudi 11 juillet, le quai de la gare du RER B de Villepinte accueille par milliers hommes et femmes habillés en cosplay, cet art de reproduire fidèlement un personnage de fiction.

Arborant fièrement leurs tenues, seuls, entre amis ou en famille, tous se pressent dans l’immense entrée du parc des expositions Nord Paris pour se rendre au rendez-vous annuel qu’ils ont tant attendu : la Japan Expo.

Un rendez-vous incontournable

C’est à une vingtaine de kilomètres au nord-est de la capitale que s’est tenu, du 11 au 14 juillet, le plus grand salon européen de la culture japonaise, la « Japan » ou la « Japex » pour les initiés. Pas moins de 250 000 visiteurs sont attendus en moyenne pour fouler le sol des 140 000 m2 entièrement dédiés à la japanimation, aux jeux vidéo et aux mangas : un véritable temple de la pop culture.

À la Japan expo, le stand Posca propose un atelier de dessins sur un mur.©Sarah Dupont/L'Éclaireur

En cette première matinée de la 23ᵉ édition, l’effervescence se fait déjà ressentir. Conférences, jeux, rencontres, dédicaces, concerts… Les activités sont si nombreuses qu’une semaine ne suffirait pas pour tout découvrir. Pour les férus de lecture, le voyage commence à la section manga, reconnaissable à ses couloirs pavés de rouge.

Dans des librairies reproduites à taille réelle, les maisons d’édition présentent leurs dernières nouveautés ainsi que leurs classiques indémodables. Un Monkey D. Luffy géant gonflable, héros légendaire de One Piece, orne le stand Glénat, tandis que les éditions Kana ont opté pour une représentation de Kyûbi, le démon enfermé dans le corps du célèbre ninja Naruto.

Le temple du manga

Déjà chargé d’une pile d’une dizaine de livres, Pierre, 18 ans, n’a pas fini de renflouer sa bibliothèque. « Ici, je suis à la recherche de nouvelles pépites, précise le jeune homme déguisé en Nanami Kento, personnage de la série Jujutsu Kaisen. Ma seconde priorité, ce sont les dédicaces », ajoute-t-il, fier de sa nouvelle acquisition : la signature de Yûgo Kobayashi, auteur d’Ao ashi et invité d’honneur du festival cette année.

Un cosplay du personnage Mahoraga du manga Jujutsu Kaisen.©Sarah Dupont/L'Éclaireur

Au stand Aniplex, société de production d’anime japonais, enfants et adultes se pressent dans la reproduction d’une maison de l’œuvre Demon Slayer, classée parmi les mangas les plus vendus ; des dessins uniques des scènes de l’anime y sont exposés, ainsi que quelques sabres célèbres du shōnen. Les visiteurs se dirigent ensuite vers le stand de la plateforme de streaming Crunchyroll, où ils peuvent tester leur force sur un punching-ball pour reproduire une attaque de Luffy, dans le laboratoire du scientifique Vegapunk.

Cette dernière décennie, le nombre de visiteurs au festival n’a cessé de croître, témoignant d’un engouement en hausse des Français et Européens pour la culture populaire du Japon et de la Corée. En revanche, « 2024 ne sera pas celle des records », nous confie à demi-mot un standiste de goodies rencontré à l’heure de la pause. Il nous explique que « les couloirs ne sont pas aussi remplis que les autres années ». En cause, notamment : « les Jeux olympiques ont sûrement effrayé une partie des festivaliers. »

Se retrouver entre passionnés

Malgré tout, la « Japan » a réussi à rassembler son lot de fidèles. C’est le cas de Flavia, 28 ans, qui participe à sa neuvième édition : « C’est un endroit où je suis dans mon monde, dans mon élément, où je peux partager ma passion avec d’autres personnes », témoigne la jeune femme originaire du Pas-de-Calais. « C’est aussi l’occasion de se retrouver entre copains passionnés : pour la plupart, on s’est d’abord rencontrés sur les forums et les réseaux sociaux », complète son acolyte Margaux, 29 ans et originaire de Lyon.

Du côté du hall 6, l’heure est plutôt à la compétition. C’est dans ce gigantesque hangar qu’on retrouve les stands Nintendo, Ubisoft et autres éditeurs de jeux vidéo. Dans de longues files d’attente, beaucoup sont impatients de manier la manette, tantôt pour tester les dernières sorties, tantôt pour rejouer aux classiques intemporels comme Mario Kart. Certains préfèrent se trémousser sur Just Dance ou montrer leurs talents sur Guitar Hero, tandis que d’autres s’affrontent en silence, casque sur les oreilles, dans les « Aeras Gaming », des zones dédiées aux compétitions en ligne de jeux PC.

Comme Flavia et Margaux, Myriam, 17 ans, originaire d’Île-de-France, est venue pour un stand en particulier : celui d’HoYoverse ou MiHoYo. Ce développeur chinois est à l’origine du jeu Genshin Impact, lancé en 2020, qui rassemble désormais plusieurs dizaines de millions de joueurs dans le monde. Déguisée en Nilou, un personnage du RPG (jeu de rôles), l’adolescente repart chargée de sacs d’accessoires avec un grand sourire : « Quatre ans que je viens ici et je ne suis jamais déçue ! ».

S’essayer aux arts martiaux

Si certains aiment se défouler sur les écrans, d’autres préfèrent s’entraîner sur les tatamis. Karaté, taekwondo, aïkido, haidong gumdo (sabre traditionnel coréen)… Un large choix est offert aux visiteurs qui souhaitent s’essayer aux arts martiaux asiatiques. Accompagnés de professeurs, de petits groupes font leurs premiers pas et gestes devant les yeux des passants curieux ; de quoi susciter parfois l’émerveillement, parfois l’amusement.

Des cours de karaté en groupe sont proposés par la Fédération française de karaté (FFK).©Sarah Dupont/L'Éclaireur

Pour se dépenser, Julia, 30 ans, rencontrée dans la foule du concert d’iiiidolll (J-pop), privilégie la musique. « La programmation s’enrichit chaque année », observe la trentenaire qui « écoute beaucoup de bandes originales d’animes ». Cette année, plus de 70 artistes étaient attendus sur le salon – certains se produisant dans une salle dédiée : la salle Ichigo qui peut accueillir près de 15 000 personnes.

Enfin, il y a la gastronomie. Quand les ventres se font entendre en milieu ou fin de journée, nombreux sont les visiteurs qui dégustent les mets japonais proposés un peu partout sur le site du festival. Tempura, gyoza, takoyaki ou l’incontournable rāmen : l’offre satisfait les gourmets appréciant la cuisine nippone. Les adultes peuvent savourer quelques bons sakés, l’alcool de riz japonais, tandis que les enfants se régalent des bubble tea, aux goûts et couleurs tout aussi variés.

Que vous soyez néophyte ou passionné, la Japan Expo saura vous surprendre. Par la richesse de sa programmation et la diversité des genres, elle offre une expérience immersive unique et incontournable qui ne donne qu’une envie : s’envoler pour le Pays du soleil levant. Des conférences aux spectacles, en passant par les stands de livres ou de street food, chaque visiteur trouvera de quoi satisfaire sa curiosité. À faire et à refaire sans hésitation !

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