La saga SOS Fantômes s’offre un nouveau volet, dès ce 10 avril au cinéma. Entre nostalgie, humour simpliste et narration lancinante, cet épisode piétine et ne parvient pas à offrir la fraîcheur (sans jeu de mots) du précédent volet.
Après SOS Fantômes : L’Héritage qui parvenait avec inventivité et humour à réinventer la saga initiée en 1984, La Menace de Glace arrive sur les écrans de cinéma, ce mercredi 10 avril. Suite directe du film réalisé en 2021 par Jason Reitman, le long-métrage se concentre de nouveau sur la famille Spengler. Installés dans la célèbre caserne new-yorkaise, ils officient désormais dans la combinaison des Ghostbusters, Callie (Carrie Coon) ayant enfin accepté son héritage.
Ghostbusters version teenage movie
Mais dans ce volet, il n’est plus question de la mère, mais de sa fille, Phoebe, incarnée par la géniale Mckenna Grace. Déterminée à épouser la vocation de son grand-père, elle tente cependant de trouver sa place, non seulement en tant que chasseuse de fantômes, mais aussi en tant qu’adolescente. Elle n’est d’ailleurs pas la seule dans ce cas. De son côté, le personnage de Paul Rudd, tente de naviguer tant bien que mal à travers sa nouvelle famille et d’assurer le rôle du (beau)-père.
Ghostbusters se transforme ainsi en un véritable coming-of-age movie, tout en prenant des airs de teenage-movie lorsqu’il suit la trajectoire empêchée de Phoebe. Oscillant entre la poésie d’une Mckenna Grace toujours touchante et la drôlerie d’un Paul Rudd gauche, le film parvient à dresser le portrait d’une famille attachante. On regrettera cependant que Trevor, interprété par Finn Wolfhard, la star de Stranger Things, soit relayé au second plan, ou encore que Carrie Coon n’ait pas une place plus importante dans ce nouveau volet.
Aucune cohésion d’équipe
Par ailleurs, le long-métrage piétine en termes de construction narrative, et d’action. S’il est plaisant dans une première partie de retrouver tous les ingrédients de la nostalgie made-in Ghostbusters — de Dan Aykroyd aux minis bibendums — la seconde partie du long-métrage réalisé par Gil Kenan ne démarre que tardivement entraînant plusieurs longueurs.
L’intrigue met du temps à se mettre en place préférant la comédie (facile, parfois potache) à la chasse aux fantômes. Ce n’est que lorsque le grand méchant, une entité démoniaque capable de répandre une menace de glace sur la ville, que tous nos personnages vont se réunir. On croise ainsi Bill Murray/Dr Venkman — pas vraiment fier d’être là — Winston Zeddemore, la secrétaire mythique de la caserne, Janine Meltniz, ainsi que Kumail Nanjani dans la peau d’un maître du feu de seconde zone, un peu « lourdingue ».
Malgré cette réunion, l’ensemble du casting a du mal à faire corps tant l’écriture respective des personnages apparaît brouillonne, et déconnectée des véritables enjeux narratifs et des liens affectifs. Un effet qui sera accentué jusque dans la mise en scène de sa séquence finale, en séparant les différents groupes de la franchise, ou encore en proposant des intrigues tentaculaires tout au long du film, et en saccageant abruptement le montage.
SOS Fantômes se retrouve donc scindé en deux avec d’un côté une nostalgie balbutiante — à l’instar de ses acteurs mythiques — et un renouveau écrasé par le poids d’un héritage difficilement égalable. Dommage, car l’incursion méta et le dépassement du quatrième mur briévement montrés auraient pu être un moyen pour le blockbuster de s’en sortir.
Entre la comédie et le bon sentiment ; entre le culte et le fan-service, le film ne va jamais au fond des choses, et nous offre des ressorts attendus. Fallait-il (r)appeler les Ghostbusters ? Plus si sûr !
SOS Fantômes, La menace de glace de Gil Kenan avec Paul Rudd, Mckenna Grace, Carrie Coon, Find Wolfhard, Dan Aykrod et Kumail Nanjani, 1h50, le 10 avril au cinéma.
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