Il est le réalisateur de trois des cinq plus grands succès cinématographiques de tous les temps. Homme de peu de films malgré une quarantaine d’années de carrière, son nom est chaque fois synonyme d’événement, de records et de prouesses technologiques. Et si, à l’occasion de l’exposition L’Art de James Cameron à la Cinémathèque Française, on réalisait que tout cela n’était que la face visible de l’iceberg James Cameron ?
Une histoire d’amour sur le plus célèbre paquebot du monde qui a fait pleurer des millions de personnes, un classique du cinéma d’action et d’anticipation qui a fait d’Arnold Schwarzenegger une star mondiale ou encore une odyssée SF qui a révolutionné le monde des effets spéciaux… Voici un court résumé de la filmographie de l’homme de tous les records : James Cameron.
On ne présente plus celui qui a fait de Titanic le plus gros succès au box-office mondial pendant 11 ans, avant de battre son propre record avec Avatar. Réalisateur, scénariste ou producteur, James Cameron s’est imposé, avec « seulement » huit films, comme l’un des grands noms de l’histoire du cinéma. Depuis le tout premier Terminator en 1984, son nom est à la fois la promesse d’un spectacle monumental et de prouesses visuelles inédites.
Vingt-trois ans après la sortie du film, les effets spéciaux de Terminator 2 : le jugement dernier continuent par exemple d’impressionner dans le sens où le long-métrage semble en avance sur son époque. Et que dire du phénomène Avatar, qui a généré plus de 2,923 milliards de dollars américains de recettes, et qui a révolutionné le tournage en capture de mouvement.
C’est bien simple : depuis Terminator 2 : le jugement dernier, tous ses films ont, quasi systématiquement, atteint les plus hautes cimes du box-office. Non content de décrocher de nouveaux records à chaque sortie, à l’image de la suite Avatar : la voie de l’eau sortie en 2022 – qui est devenu le plus gros succès depuis le début de la pandémie de Covid-19 et le troisième plus gros succès de tous les temps –, James Cameron est aussi l’un des premiers noms qui viennent à l’esprit lorsqu’il s’agit d’évoquer de nouvelles normes artistiques et technologiques.
Lorsqu’il n’érige pas les décors colossaux d’Abyss ou de Titanic, il mobilise des armées de techniciens pour concevoir des visions et des univers qu’on pensait réservés aux adaptations de comic books ou de littérature d’anticipation.
Pour donner vie au monde de Pandora, un nouveau système pour éclairer de grandes zones telles que la jungle a par exemple vu le jour, mais aussi « The Volume », une pièce dédiée à la capture de mouvement, six fois plus grande que n’importe quelle autre pièce jamais utilisée. Par ailleurs, la méthode utilisée pour la capture des expressions faciales des acteurs fut améliorée, permettant non plus une simple capture de mouvement, mais une « capture de performance ». Là où cette technologie pouvait rendre le personnage fade malgré l’implication de l’acteur, ici toutes les expressions et nuances de l’acteur prennent vie sur le visage d’un personnage fictif.
La passion comme fil directeur
Mais si l’on pense tout de suite à la fureur de ses monumentaux blockbusters et de ses effets spéciaux toujours plus novateurs, il ne faut pas oublier qu’un cinéaste d’une rare sensibilité et d’une forte tendresse se cache aussi derrière James Cameron. Bien entendu, le premier plan du Titanic au début du long-métrage ou la disparition de celui-ci dans les eaux glacées à la fin sont des scènes marquantes visuellement. Mais ce qui a rendu le long-métrage de 195 minutes mémorable, c’est bien évidemment cette romance impossible entre Jack (Leonardo di Caprio) et Rose (Kate Winslet).
La passion à l’extrême sur l’avant du bateau, le jeu de regards intense lorsque l’artiste peint sa muse ou le visage apeuré des deux amants à quelques minutes d’une conclusion brutale… C’est bel et bien l’amour qui rythme le film aux 11 Oscars. Treize ans plus tôt, tout espoir est également perdu alors qu’une machine surpuissante du futur s’apprête à tuer la future mère du sauveur de l’humanité. Et pourtant, c’est une histoire d’amour, là encore improbable et impossible, qui va venir changer la donne.
Idem pour Avatar, érigé en classique instantané de la science-fiction, qui relate avant tout une histoire d’amour entre deux êtres que tout oppose, dont on ressent toute la puissance dans une scène où les deux protagonistes partagent un moment intime parmi une nature riche de couleurs et de lumières. Il avait d’ailleurs suffi d’un entretien au magazine Empire pour que James Cameron reconnaisse lui-même que « tous [ses] films sont des histoires d’amour ».
Si Titanic est le seul à avoir été pensé dès le début comme un « Roméo et Juliette sur un bateau », le cinéaste explique : « J’ai toujours cru que pour être vraiment héroïque, un personnage doit faire passer quelqu’un d’autre avant lui-même et être prêt à faire le sacrifice ultime si nécessaire. Ainsi, l’histoire d’amour est ma voie pour créer des personnages puissants et héroïques. »
Plus de 25 ans après, bien que le débat sur le fait de savoir s’il aurait pu ou non tenir sur la planche agite encore les fans, le sacrifice de Jack reste l’une des plus belles preuves d’amour du 7e art.
En attendant le troisième opus d’Avatar, avec cette nouvelle promesse de grand spectacle et de passion, c’est tout l’univers du cinéaste qui s’expose fièrement à la Cinémathèque française depuis le 4 avril. Jusqu’au 5 janvier 2025, il est ainsi possible de plonger dans l’histoire et la vie de James Cameron, à travers de nombreuses pièces rares provenant de la collection privée du cinéaste et exposées pour la toute première fois.
En plus de projets qui n’ont jamais vu le jour, ce sont près de 300 œuvres originales, dont des costumes, des croquis et des dispositifs 3D, qui attendent les fans d’un cinéaste passionné jusqu’au bout.
Exposition L’Art de James Cameron à la Cinémathèque française, prendre sa place sur la billetterie Fnac.
