Le réalisateur d’Oppenheimer recevra un César d’honneur ce 23 février. Pour l’occasion, L’Éclaireur revient sur trois choses à savoir sur le cinéma de l’artiste.
1 Une écriture minutieuse et précise
Le script d’Oppenheimer (2023) est à lui seul révélateur de la façon de travailler de Christopher Nolan. Le scénario du film, complexe, a nécessité beaucoup de recherches et s’inspire du livre Robert Oppenheimer – Triomphe et tragédie d’un génie (Le cherche midi). Christopher Nolan parle souvent de sa façon d’écrire. L’acte même n’intervient qu’à la fin du processus de réflexion. Commencer trop tôt serait pour le cinéaste un moyen de se perdre sur la longueur — il partage ce point commun avec Werner Herzog — et il ne se lance qu’après avoir à l’esprit la plupart des éléments.
La rédaction se fait à l’aide de deux ordinateurs : l’un pour peaufiner les rechercher et l’autre déconnecté d’Internet afin de ne se focaliser que sur le traitement de texte. Dernière particularité concernant le scénario d’Oppenheimer, celui-ci est écrit à la première personne, rendant l’immersion totale dès la lecture.
2 Des règles intransigeantes sur le plateau
Christopher Nolan aime le travail bien fait et déteste les distractions. Cillian Murphy et Robert Downey Jr. l’attestent. Sur le plateau, le réalisateur interdit les chaises et les téléphones portables, afin de créer un sentiment de travail constant.
Tout est fait pour la caméra, pour la concentration et pour le tournage — les pauses toilettes sont également planifiées —. Derrière ces règles strictes, acteurs et techniciens reconnaissent in fine le résultat, tout comme les professionnels du cinéma. La méthode fonctionne !
3 Une gestion stricte du temps et du budget
Les films de Christopher Nolan sont souvent des blockbusters couteux. Le réalisateur a néanmoins développé une gestion minutieuse du temps et de l’argent, lui permettant de finir les films selon les délais imposés et sans dépasser le budget. Pour Oppenheimer, le tournage devait initialement durer 85 jours et Nolan a retravaillé l’intégralité du planning de production pour économiser 30 jours, laissant plus de budget concernant la reconstruction de Los Alamos.
Un budget estimé à 100 millions de dollars — pour un box office mondial avoisinant le milliard — et prouvant bien que le budget en lui-même n’est pas la seule composante du succès. En se focalisant sur le travail sans distraction, Christopher Nolan parvient à réduire les temps et à utiliser l’argent économisé pour améliorer son film. Le résultat se voit toujours à l’écran.