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Ce modèle d’IA peut-il vraiment prédire la mort d’un humain ?

26 décembre 2023
Par Kesso Diallo
Les résultats de l’étude sont à interpréter avec prudence.
Les résultats de l’étude sont à interpréter avec prudence. ©Andrey_Popov / Shutterstock

Des chercheurs danois et américains ont entraîné un modèle d’intelligence artificielle à prédire les événements de la vie d’une personne et le moment où elle est susceptible de mourir.

L’intelligence artificielle (IA) est plus ou moins douée dans le domaine de la prédiction. Les systèmes comme ChatGPT ou Bard de Google fonctionnent par exemple en prédisant les mots suivants les plus probables selon le contexte. Dans le milieu de la médecine, d’autres sont aussi capables d’évaluer le risque de rechute chez les patientes atteintes d’un cancer du sein. Plus impressionnant (ou inquiétant) encore, des chercheurs danois et américains ont récemment entraîné un modèle d’IA afin qu’il puisse prédire les événements de la vie d’une personne, mais aussi deviner quand elle va mourir. 

Des prédictions cohérentes avec d’autres études

Pour parvenir à un tel exploit, les chercheurs ont formé le modèle appelé life2vec avec les données médicales (visite à l’hôpital, diagnostic…) et professionnelles (type d’emploi, salaire…) de 6 millions de Danois. « Nous avons utilisé le modèle pour répondre à la question fondamentale : dans quelle mesure pouvons-nous prédire des événements dans votre avenir en fonction des circonstances et des événements de votre passé ? », a indiqué Sune Lehmann, professeure à l’Université technique du Danemark et auteure principale de l’étude, dans un communiqué

« Scientifiquement, ce que nous passionne n’est pas tant la prédiction elle-même, mais les particularités des données qui permettent au modèle de fournir des réponses aussi précises », a-t-elle expliqué. Les chercheurs ont en effet constaté que les prédictions de life2vec étaient cohérentes avec les conclusions de plusieurs études. Le modèle a accordé une espérance de vie plus importante aux personnes aux revenus élevés ou qui occupent un poste de direction. Il a également estimé que le risque de mourir était plus élevé chez les hommes ou les individus souffrant de troubles mentaux. 

Une technologie qui inquiète

Les résultats de l’étude sont cependant à interpréter avec prudence, notamment car les prédictions de life2vec sont invérifiables. Les chercheurs précisent par ailleurs que des questions éthiques se posent avec leur modèle, telles que la confidentialité et le rôle des biais dans les données. « Ces enjeux doivent être compris plus en profondeur avant que le modèle puisse être utilisé, par exemple, pour évaluer le risque d’un individu de contracter une maladie ou d’autres événements de la vie qui peuvent être évités », ont-ils souligné.

Alors que des technologies similaires sont déjà utilisées par des entreprises de la tech pour prédire le comportement humain par exemple, « cette discussion doit faire partie de la conversation démocratique afin que nous puissions déterminer où la technologie nous mène et si c’est un développement que nous souhaitons », estime Sune Lehmann. Malgré ces inquiétudes, les chercheurs prévoient d’aller plus loin en intégrant d’autres types de données dans le modèle, comme du texte et des images ou encore des informations sur les liens sociaux. 

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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