Mangas, anime, CD… Demon Slayer est devenu un phénomène mondial et se réinvente sous de nouvelles formes. Après l’avoir boudée, les Français ont fini par craquer pour la franchise japonaise.
Créé par la mangaka Koyoharu Gotōge en 2016, Demon Slayer bat tous les records. Le média japonais Toyo Keizai a annoncé que le merchandising (manga, CD, anime, produits alimentaires et dérivés…) de la franchise a généré 6,7 milliards d’euros. En 2020, les ventes du manga ont dépassé les 330 millions d’euros de recettes au Japon (alors qu’elles avoisinaient les 75 millions en 2019). Il s’est placé dans le top 1 des ventes entre 2019 et 2020, détrônant ainsi le best-seller One Piece. Après quatre ans et 23 tomes publiés, la mangaka a décidé de mettre un terme aux aventures de Tanjirō Kamado mais ces dernières se sont exportées sur le petit et le grand écran, permettant à la franchise de connaître un plus large succès.
Une exportation difficile en France
Si la France est le deuxième plus grand consommateur de mangas au monde, elle a mis du temps à adhérer à Demon Slayer. Lancée en 2016 dans le magazine Shônen Jump, la saga n’est arrivée que l’année suivante dans l’Hexagone. Les éditions Panini ont publié le manga sous le titre des Rôdeurs de la nuit mais seuls trois tomes ont été édités entre août 2017 et janvier 2018. Dix mois plus tard, Panini cesse la commercialisation, faute de ventes. L’année suivante, tout s’enchaîne : le manga est adapté en anime, la maison d’édition française relance sa branche manga et en septembre 2019, elle rebaptise le titre Demon Slayer avant de le sortir en librairie. La stratégie est efficace : plus de deux millions d’exemplaires ont été écoulés (dont la moitié en 2020), soit une moyenne d’un tome vendu toutes les trente secondes. Dans une interview, le journaliste spécialisé Rémi Inghilterra revient sur la progression des ventes. « C’est du jamais vu. (…) La montée en puissance s’est faite petit à petit et a explosé avec l’anime, son animation de haute qualité et ses scènes déjà cultes. » En 2020, le titre s’est vendu dix fois plus que One Piece.
Malgré la fin de la première saison de l’anime sur Wakanim, les ventes de manga ne cessent de grimper. Ces dernières sont poussées par les réseaux sociaux, le bouche-à-oreille et les influenceurs. Au total, les ventes de DVD/Bluray de la série animée représentent 9,7 millions d’euros de recettes. À la réouverture des salles en France, le film Demon Slayer: Le train de l’infini a créé la surprise générale, devançant largement Mandibules de Quentin Dupieux. Au Japon, le film a réalisé 28 690 000 entrées, battant le record jusque-là détenu par Le Voyage de Chihiro d’Hayao Miyazaki (2001) avec 23 500 000 entrées. Si l’annonce d’une seconde saison au Japon le 5 décembre et d’un spin-off sur le personnage de Kyôjurô Rengoku a renforcé l’intérêt des fans, la sortie de la première saison sur Netflix permettra au titre de toucher un plus large public.