Le wifi 7 doit être officialisé en 2024, mais les constructeurs préparent déjà les appareils qui constitueront les réseaux sans fil du futur. Voici ce qu’il vous faut savoir pour vous préparer.
L’arrivée du wifi 6 en 2019 et de son évolution, le wifi 6e, l’année suivante, ont apporté nombre d’améliorations bienvenues dans le monde du réseau sans fil, et ont ouvert la voie vers de potentiels gains de performances substantiels. Ces technologies sont encore assez récentes, pourtant un nouveau standard se met déjà en place, sous le nom de wifi 7.
Cette nouvelle évolution de la norme capitalise sur les avancées de ces dernières années, et promet entre autres des débits théoriques capables de surpasser ceux d’un réseau filaire. Les premiers équipements ont déjà été présentés par certains grands constructeurs, comme Netgear ou TP-Link, alors même que la norme doit encore être finalisée en 2024. Puisque les constructeurs prennent de l’avance, il est temps d’explorer les nouveautés du wifi 7 !
C’est quoi exactement ?
La norme IEEE 802.11be, mieux connue sous son nom commercial de wifi 7, a donc pour but de reprendre les nouveautés introduites avec la norme 802.11ax (qui regroupe le wifi 6 et le wifi 6e) et d’améliorer ces dernières pour fournir un service de meilleure qualité.
Concrètement, ce standard annonce un débit maximal théorique jusqu’à 46 Gbps, plus de quatre fois plus élevé qu’avec le wifi 6. Évidemment, il s’agit de débits théoriques, qui ne seront généralement pas atteints dans les cas d’usage réels, mais le gain reste intéressant.
Pour atteindre de tels chiffres, la norme met en place plusieurs moyens techniques, à commencer par l’utilisation simultanée de plusieurs bandes de fréquence. Avec le wifi 6, les réseaux sont capables de communiquer sur une troisième bande de fréquence à 6 GHz, en plus des désormais classiques 5 GHz et 2,4 GHz, mais les équipements doivent se synchroniser sur une seule de ces bandes.
Avec le wifi 7, il deviendra possible de communiquer avec un autre appareil sur plusieurs bandes de fréquence en même temps, ce qui a pour effet principal de réduire considérablement la latence.
De la même manière, les canaux utilisés sur ces bandes de fréquence pourront désormais avoir une bande passante jusqu’à 320 MHz, rendue possible par l’agrégation de canaux de plus petite taille, une technique déjà utilisée avec le wifi 6. En effet, le wifi 6 permet déjà d’obtenir des canaux de 160 MHz en agrégeant deux canaux de 80 MHz.
Le wifi 7 passe à la dimension supérieure, en étant capable de créer des canaux de 240 MHz (160 + 80 MHz) ou de 320 MHz (160 + 160 MHz). C’est en partie grâce à cela que la norme affiche des débits théoriques bien supérieurs à n’importe quelle connexion filaire : plus la bande passante des canaux est large, plus le flux de données transporté dessus sera important, donnant un débit plus élevé.
Enfin, le nombre de flux simultanés a été augmenté. Depuis plusieurs générations, les réseaux wifi disposent de la technologie MIMO (Multiple Input Multiple Output), qui permet de « découper » un signal sur plusieurs antennes pour le transmettre plus rapidement. Avec le wifi 7, les équipements seront capables d’échanger des données sur 16 flux, une augmentation substantielle par rapport aux huit flux permis par le wifi 6.
Quand arrivent les premiers équipements ?
Le wifi 7 et la norme qui l’accompagne ne sont pas nés de nulle part, toutes leurs spécifications sont régies par l’association américaine IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), qui publie notamment les normes relatives aux réseaux. Les ébauches concernant la norme 802.11be ont commencé en mars 2021 et la version finale est attendue pour le début de l’année 2024.
Mais les principales spécifications et les contours de la norme sont déjà connus, ce qui a permis aux constructeurs de prendre de l’avance sur la publication de la norme et de présenter les premiers produits wifi 7.
Ces modèles d’avant-garde sont toutefois particulièrement chers pour le moment, comme souvent avec les technologies dernier cri. Ainsi, Netgear, qui a déjà présenté son kit Orbi 970, demande tout de même près de 2 300 dollars pour une base et deux modules, tandis que le TP-Link Archer BE800, parmi les moins chers, démarre à 700 euros.
Pour l’instant, ces modèles sont loin d’être tous proposés en France. Il va falloir attendre que l’Arcep approuve cette nouvelle norme, une fois sa publication faite aux États-Unis, et la publie au Journal Officiel pour que les fabricants ouvrent les vannes. Mais si vous êtes d’ores et déjà prêt à sauter le pas, certains modèles tels que le TP-Link Deco BE85 ci-dessous sont déjà disponibles à la vente.
Plusieurs constructeurs ont déjà communiqué sur leur intention de prendre le standard en charge, notamment Intel, Asus ou Lenovo, ainsi que les constructeurs de smartphones OnePlus et Google. Pas d’inquiétude non plus côté logiciels, puisque Android supporte la technologie depuis la version 13, que des rumeurs insistantes affirment que l’iPhone 16 en ferait de même et que Microsoft prévoit de l’intégrer prochainement dans Windows 11.