Les réseaux sociaux vont faciliter les appels au 3018, numéro national contre les violences numériques, en l’intégrant à leurs applications.
À l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement ce jeudi, Meta et TikTok ont annoncé une nouvelle fonctionnalité permettant aux utilisateurs de contacter le 3018, numéro national pour les jeunes victimes de cyberharcèlement et de violences numériques opéré par l’association e-Enfance. Une annonce qui intervient un peu plus d’un mois après que le gouvernement en a fait l’unique numéro pour alerter sur une situation de harcèlement.
Un bouton d’appel sur Instagram et Messenger
Dans le cas de Meta, cette fonctionnalité, « progressivement déployée dans les prochaines semaines en France », se présente sous la forme d’un bouton d’appel accessible depuis Instagram et Messenger. Concrètement, lorsqu’un utilisateur effectue un signalement pour harcèlement, une fenêtre s’affichera automatiquement pour lui proposer d’entrer en relation téléphonique avec les professionnels du 3018 via ce bouton.
« C’est un pas en avant crucial et une réponse très concrète pour aider les victimes de harcèlement à trouver de l’aide simplement depuis nos plateformes. C’est une grande fierté de pouvoir lancer ce type d’initiatives en France, initiatives que nous espérons pouvoir déployer sur d’autres marchés dans le futur », a déclaré Capucine Tuffier, chargée de la protection de l’enfance chez Meta France, dans un communiqué. Cette fonctionnalité est en effet une exclusivité mondiale, réservée à la France pour le moment.
Protéger les mineurs
L’association e-Enfance cherche à intégrer un tel bouton sur les réseaux sociaux depuis plusieurs années afin d’aider les victimes de violences numériques, comme l’a expliqué sa directrice générale, Justine Atlan. Sur TikTok, il ne s’agit pas d’un bouton d’appel mais d’un lien vers le site du 3018. Comme sur les plateformes de Meta, « le numéro sera affiché dès le signalement effectué depuis l’application TikTok, dans la catégorie « haine et harcèlement ». Il permettra d’accéder très facilement à une aide, des conseils, une écoute », a indiqué le réseau social chinois dans un communiqué.
Cette annonce intervient alors que TikTok fait l’objet d’une enquête de la Commission européenne concernant les mesures mises en œuvre pour protéger les mineurs. Ouverte jeudi, elle vise aussi YouTube. « TikTok et YouTube doivent fournir les informations demandées à la Commission au plus tard le 30 novembre 2023. En fonction de l’évaluation des réponses, la Commission déterminera les prochaines étapes », a déclaré Bruxelles dans un communiqué.
Avec ces demandes d’informations, la Commission veut s’assurer que les deux réseaux sociaux se conforment « à leurs obligations en matière de protection des mineurs » dans le cadre de la loi européenne sur les services numériques (DSA), en vigueur depuis fin août. Il s’agit d’une première étape dans des procédures susceptibles de mener à de lourdes amendes, pouvant atteindre 6% du chiffre d’affaires mondial des sociétés mises en cause dans les cas les plus extrêmes.
