À l’occasion de la grande rétrospective lancée chaque semaine sur TF1 et la diffusion du film ce mardi 7 novembre, L’Éclaireur revient sur la bonne raison de revoir Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, autrement dit la fin de l’innocence.
TF1 continue de rediffuser la saga Harry Potter et après deux premiers films s’intéressant au monde magique avec une approche plutôt familiale, le troisième volet impulse un nouveau ton — totalement assumé par son réalisateur — et pose les nouvelles bases du reste de la saga. L’enfance est derrière les personnages, l’adolescence est là et les thématiques plus adultes guettent.
Après les succès d’Harry Potter à l’école des sorciers (2001) et Harry Potter et la chambre des secrets (2002), Chris Colombus décide de céder sa place pour partir vers d’autres projets. Le troisième film est ainsi confié à un réalisateur au style totalement différent, le mexicain Alfonso Cuarón, connu au début des années 2000 pour De grandes espérances (1998) et Y tu mamá también (2001).
En reprenant la saga, il impulse une réelle personnalité au projet, en créant une rupture de ton qui conserve tout de même le style et la direction artistique posée par les précédents films. Le résultat est remarquable et de nombreux spectateurs considèrent Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban (2004) comme le meilleur film de la saga.
Un style sombre aux inspirations gothiques
Tout, dans ce troisième film, crie la volonté d’Alfonso Cuarón de poser un regard novateur sur le monde magique et les personnages. Les robes de sorciers sont abandonnées pour des habits du quotidien, la photographie est nettement plus terne et l’enchantement laisse place à une magie plus inquiétante et dangereuse. Poudlard est toujours aussi majestueux mais gagne en recoin lugubre, comme le montre l’attaque du Poudlard Express par les Détraqueurs ou les sorties nocturnes d’Harry, nettement plus effrayantes. Les personnages ont grandi et les spectateurs aussi !
Concernant les thématiques, Alfonso Cuarón traite de sujets plus adultes et évoque frontalement la mort et le deuil, sujets fondateurs pour la suite de la saga. Avec Sirius Black, le passé d’Harry est également dévoilé et les mystères sont partiellement levés sur la perte tragique de ses parents.
La réalisation gothique d’Alfonso Cuarón permet en réalité à Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban d’amorcer parfaitement le passage vers l’âge adulte et d’offrir à la suite une approche beaucoup plus sombre, terre-à-terre et salvatrice, tout en conservant l’esprit si universel de la magie. Une véritable réussite à redécouvrir !